Publicité du mobile Samsung Blue Earth : Greenwash ?
Nous vous avions annoncé en février 2009 le premier téléphone mobile équipé d’un panneau solaire chez Samsung : le Blue Earth.
Un an plus tard, le téléphone est disponible à la vente et au hasard d’une lecture, nous sommes tombés sur une publicité pleine page de celui-ci dans un magazine (voir ci-dessous, en fin d’article).
Le moins que l’on puisse dire c’est que le publicité interpelle, et presque par réflexe nous avons pensé "GreenWashing !".
Mais notre première impression est peut être erronée, place à la réflexion donc.
Nous avons analysé cette publicité à travers le prisme des 7 péchés du GreenWashing.
Péché du compromis caché : L’axe principale de cette publicité est la fonction de recharge via le panneau solaire embarqué qui, selon la publicité, "assure un minimum de charge permanente". Cette fonction est pourtant largement gadget. Selon les tests réalisés par LesNumériques, il faut en pratique une heure d’exposition au soleil pour obtenir 10 minutes de conversation. En outre, on frôle ici le ridicule de la lampe torche solaire de Gaston puisqu’un téléphone, lorsqu’il n’est pas en communication, est le plus souvent à l’ombre dans une poche ou un sac. Cette fonctionnalité "écologique" occulte l’impact environnemental global de l’appareil, de sa fabrication à sa fin de vie.
Péchés d’imprécision :
– Le texte de la publicité précise que ce téléphone est "sans substance nocive". Cette expression ne veut rien dire : selon la quantité, toute substance peut être nocive. De plus, on peut sérieusement douter de cette affirmation, doit-on conclure que ce téléphone portable est compostable et qu’il n’est pas soumis à la directive DEEE ?
– Le texte de la publicité précise que le chargeur de ce téléphone est "éco-énergétique". Ce terme n’existe pas dans le dictionnaire, nous supposons donc que Samsung veut dire que ce chargeur est efficient, que son rendement est bon. Cependant, aucun chiffre n’est avancé.
Samsung ne nous avait pas pourtant habitué à de telles pratiques. A notre connaissance, sa gamme de disques durs économes en énergie "EcoGreen", à part le nom qui sonne GreenWashing, n’a pas été victime de telles pratiques. Et alors que de nombreux fabricants s’amusent à lancer leurs propres ecolabels ou n’affichent pas clairement les vrais écolabels (Allez chercher le logo EPEAT sur le site de Lenovo, Dell ou HP), Samsung s’appuient ouvertement sur l’ecolabel européen sur une page très accessible.
N’hésitez pas à nous communiquer les éventuels cas de GreenWashing que vous pourriez rencontrer.
capture complète de la publicité
Zoom sur le texte de la publicité