Benchmark Green IT 2024
Le Benchmark Green IT 2024 est la neuvième édition de cette étude débutée en 2016 à l’initiative de GreenIT.fr. D’abord réservé aux membres du Club Green IT, le Benchmark Green IT est ouvert à toutes les organisations depuis 2017. Plusieurs éditions précédentes ont été menées avec des partenaires tels que le Cigref, le Collège des Directeurs Développement Durable (C3D) et le WWF France.
Cette opération collective vise à quantifier les impacts environnementaux du système d’information des organisations participantes ainsi que la maturité des équipes (c’est-à-dire leur capacité à mettre en œuvre des bonnes pratiques pour réduire ces impacts). Les données de chaque organisation sont ensuite comparées à celles des autres participants (benchmark) afin de créer une échelle (min, max, moyenne) et de positionner chaque organisation participante sur cette échelle. Les écarts à la moyenne et l’analyse qualitative des réponses apportées par les organisations permettent finalement de construire un plan d’action quantifié, spécifique à chaque organisation, sur une base objective. Cette approche est unique en Europe.
Les 9 organisations ayant participé à cette 9ème édition du Benchmark Green IT sont situées en France et en Belgique. Ces organisations agissent dans les secteurs d’activité suivants : administration publique, banque, industrie, services.
Lors de cette édition, nous avons également suivi les recommandations de l’ADEME publiées dans le guide méthodologique Référentiel Catégorie de Produit Système d’information (ci-après mentionné en tant que RCP SI) tout en proposant des améliorations.
(English version available here)
L’étude sur les impacts environnementaux du système d’information des organisations en 2024
Le Benchmark Green IT 2024 est la 9ème édition de cette étude débutée en 2016 à l’initiative de GreenIT.fr.
Cette opération vise à réaliser un bilan Green IT complet des organisations participantes. Il comprend :
- le calcul des impacts environnementaux du système d’information
- l’évaluation de la maturité de vos équipes dans la démarche du numérique responsable
- la comparaison (benchmark) avec les autres participants
- l’élaboration d’un plan d’action
Elle s’appuie sur la méthode analyse du cycle de vie simplifiée type screening, utilise l’outil de calcul Resilio et la base de données Négaoctet.
Conformément au RCP SI, l’unité fonctionnelle retenue pour évaluer les impacts environnementaux du système d’information d’une organisation est :
« Mettre à disposition et utiliser le système d’information de l’organisation X, par l’ensemble de ses utilisateur‧ices, pendant une année.»
Pour en savoir plus sur le benchmark, sa raison d’être et sa méthodologie, c’est ici.
Les partenaires
- En France : Zeb&Web, Espelia, Danu Green
- Au Luxembourg : Agile Partner
- En Belgique : Wemanity
- En Suisse : Resilio
Le numérique contribue principalement à 5 crises sur 16
En 2024, le numérique au bureau contribue principalement à 5 crises environnementales et sanitaires qui représentent plus de 80 % des impacts :
![Contribution du numérique aux différentes crises environnementales et sanitaires. Répartition selon la méthode PBCI.](https://i0.wp.com/www.greenit.fr/wp-content/uploads/2024/09/Benchmark_Green_IT-2024-sources_impacts.png?resize=981%2C480&ssl=1)
Ces impacts associés aux usages numériques d’un utilisateur pendant 1 an dans un cadre professionnel sont conséquents :
- Epuisement des ressources “matières” (ADPe) : 19,1 g équivalent antimoine (SB), soit 92 tonnes de terre excavée ;
- Epuisement des ressources fossiles (ADPf) : 19 500 mégajoule (MJ) d’énergie primaire (EP) ;
- Radiations ionisantes : 818 kBq équivalent U235, soit 20 450 radiographies des poumons ;
- Réchauffement global : 431 kg équivalent CO2, soit 2500 km en voiture thermique ;
- Ecotoxicité pour l’eau douce (Ecotox) : 6246 CTUe (comparative toxic units) ;
- Particules fines (PM) : 0,000017 occurrence des maladies liées ;
- Utilisation de l’eau douce : 356 m3, soit 5 940 douches.
A l’échelle d’une journée au bureau (220 jours par an) cela correspond, chaque jour et par personne, à :
- Epuisement des ressources “matières” : 382 kg de terre excavée (5 à 6 fois votre poids) par jour ;
- Epuisement des ressources “fossiles” : 1 radiateur électrique de 1000 Watts pendant 8 heures ;
- Radiations ionisantes : 92 radiographies des poumons ;
- Réchauffement global : 2 kg équivalent CO2, soit 11 kilomètres en voiture thermique par jour ;
- Ecotoxicité pour l’eau douce (CTUe) : na
- Particules fines (PM) : na
- Utilisation de l’eau douce : 1620 litres d’eau par jour, soit 27 douches (60 litres) par jour.
23 à 60 % du budget soutenable grignoté par le numérique au bureau
Pour prendre la mesure de ce que ces chiffres signifient par rapport aux enjeux environnementaux, il faut les rapporter aux limites planétaires, c’est à dire aux quantités d’impacts environnementaux que chaque français peut « dépenser » pendant un an, sans déstabiliser les équilibres fondamentaux de la planète.
On se rend alors compte que nos usages numériques au bureau représente (en % du budget annuel soutenable d’un européen) :
- Particules fines : 23 %
- Épuisement des ressources abiotiques “matière” : 60 %
- Épuisement des ressources abiotiques fossiles : 59 %
- Réchauffement global > changement climatique : 44 %
- Écotoxicité de l’eau douce : 33 %
![](https://i0.wp.com/www.greenit.fr/wp-content/uploads/2024/11/image-1.png?resize=724%2C391&ssl=1)
Quatre sources principales d’impacts
Pour la première fois depuis 10 ans, les centres informatiques sont la principale source d’impacts (28%), juste devant l’environnement de travail des utilisateurs (ordinateur, écrans, etc.) et la DSI (déplacements des informaticiens et m2 de bureau allouées) exæquo à 22%. Les réseaux arrivent en 4ème position en concentrant 18 % des impacts.
![](https://i0.wp.com/www.greenit.fr/wp-content/uploads/2024/09/Benchmark_Green_IT-2024-tiers_repartition.png?resize=927%2C480&ssl=1)
Une meilleure prise en compte de la localisation des serveurs “cloud” dans cette édition et quelques participants basés au Luxembourg et en Belgique augmentent certains indicateurs liés à la production de l’électricité qui, en Asie, au Luxembourg et aux Etats-Unis, engendre plus d’impacts environnementaux qu’en France. Cela explique en partie que les centres informatiques ressortent aussi fort dans cette 9ème édition de l’étude.
D’autres facteurs sont aussi importants à considérer comme l’allongement continue de la durée de vie des équipements utilisateurs (ordinateurs, écrans, etc.) ce qui diminue proportionnellement la part de l’environnement de travail des utilisateurs par rapport aux centres informatiques. Enfin, depuis plusieurs années, le nombre de serveurs par utilisateur augmente de façon continue car de plus en plus de traitements sont dématérialisés sous la forme d’applications SaaS (Software as a Service) plutôt que de logiciels installés directement sur les ordinateurs des salariés.
Plus d’impacts lors de l’utilisation que lors de la fabrication
Deux étapes du cycle de vie contribuent majoritairement aux impacts : la fabrication des équipements et leur utilisation (notamment la production de l’électricité consommée par le système d’information).
Sauf pour l’épuisement des ressources abiotiques (métaux et minéraux et ressources fossiles) qui est prédominant lors de la fabrication des équipements, pour la plupart des autres indicateurs d’impacts observés dans le cadre du Benchmark Green IT 2024, la phase d’utilisation est désormais majoritaire.
![](https://i0.wp.com/www.greenit.fr/wp-content/uploads/2024/09/Benchmark_Green_IT-2024-etapes_cycle_de_vie.png?resize=841%2C473&ssl=1)
Cette évolution est surtout due :
- à l’allongement de la durée de vie des terminaux (ordinateurs, écrans, etc.) ;
- au périmètre de l’étude avec des participants basés aux Luxembourg et en Belgique (la production d’électricité a plus d’impacts dans ces pays qu’en France) ;
- à une meilleure prise en compte du cloud basé en Asie et aux USA (idem).
Dans un contexte professionnel où l’on passe 8 heures par jour devant un écran, il est logique que la phase d’utilisation soit prédominante. Cela ne contredit pas les études portant sur les usages grand public du numérique dans lesquelles la phase de fabrication est prédominante. En effet, heureusement, nous ne passons pas 8h supplémentaires par jour devant l’écran de notre ordinateur personnel à la maison (en plus des 8h au bureau) !
Trois axes d’amélioration notables
En croisant ces informations, on peut identifier des pistes d’actions prioritaires pour les principaux domaines concernés :
- La fabrication des équipements des utilisateurs contribue majoritairement à l’épuisement des ressources abiotiques. Il faut donc continuer à réduire le taux d’équipement et allonger leur durée de vie ;
- La consommation d’électricité de l’infrastructure (centres informatiques, cloud et réseaux) représente 81 % de la dépense énergétique globale (en énergie primaire). Elle induit des impacts tels que les radiations ionisantes, l’épuisement des ressources fossiles et l’émission de particules fines (surtout en dehors de la France). Il faut donc réduire la consommation électrique de l’infrastructure (et donc écoconcevoir les services numériques pour utiliser moins de serveurs et de réseaux) ;
- La téléphonie et les impressions sont des domaines à faible impacts environnementaux (comparé aux autres domaines). Mais il est facile d’agir, par exemple en améliorant la qualité du papier consommé (recyclé FSC et / ou Blue Angel).
Au final, la compilation de tous les plans d’actions individuels des organisations qui ont participé à cette 9ème édition du Benchmark Green IT fait ressortir 4 actions prioritaires :
- Réduire le taux d’équipement par utilisateur et notamment éviter le 2ème écran, surtout s’il est de technologie LED/OLED ;
- Allonger la durée de vie de tous les équipements (sans oublier l’infrastructure) en systématisant le réemploi plutôt que le recyclage des équipements fonctionnels ;
- Réduire les kilomètres des collaborateurs DSI et prestataires en favorisant le télétravail et mettant en place un Plan de Mobilité (PDM) ;
- Ecoconcevoir les services numériques pour réduire les impacts associés à l’utilisation en réduisant le nombre de serveurs et la quantité de “réseaux” nécessaires.
Lire le rapport détaillé
Rapport détaillé du benchmark 2024
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