Dossier écoconception logicielle : périmètres
Depuis 2014, les experts du sujet n’utilisent plus le terme “écoconception logicielle” mais celui d'”écoconception de service numérique” ou de “conception responsable de service numérique” selon la complétude de la démarche. Le terme “service numérique” remplace le terme “logiciel” car on ne peut pas éco-concevoir un logiciel qui est l’état à un instant t d’un matériel. Pour comprendre l’importance de cette évolution sémantique lisez cet article et découvrez les acteurs sur le site du Collectif Conception Numérique Responsable.
Dans cette troisième partie de notre dossier consacré à l’éco-conception des logiciels, nous vous proposons un aperçu des différents domaines et métiers du système d’information impactés par cette démarche. Les développeurs sont loin d’être les seuls concernés.
L’écoconception logicielle couvre en effet toutes les étapes du cycle de vie du logiciel : des spécifications à la mise en production en passant par le développement et la maintenance évolutive. Contrairement aux idées reçues, les gains les plus importants sont obtenus en dehors du code, essentiellement lors des phases de spécification, de conception, d’utilisation et de production.
Tous les métiers du système d’information ont un rôle à jouer
Et oui, si le développeur à un rôle important à jouer, il n’est pas le seul. Loin de là ! Car optimiser le code d’une fonctionnalité qui n’est pas utilisée ne sert à rien. C’est aussi simple que ça. Pourtant, selon une étude du Standish Group datant de 2006, 45 % des fonctionnalités demandées par les utilisateurs ne sont jamais utilisées… Les chefs de projet ont donc un gros travail de dialogue à entreprendre avec les directions métier. A moins que la valorisation du coût complet (incluant la dette technique) de chaque fonctionnalité dès l’amont du projet ne soit une méthode plus efficace.
Autre exemple, selon l’éditeur 1E, sur un poste de travail, 10 % des logiciels ne sont jamais utilisés. Il faut donc les désinstaller pour économiser des coûts de licence et libérer des ressources (mémoire vive, espace de stockage, cycles CPU, etc.). La démarche est identique sur les serveurs, notamment depuis l’avènement de la virtualisation qui se traduit par une forte augmentation de nombre de serveurs zombies.
Prendre en compte les externalités et ne pas oublier la dimension sociale
Le périmètre de l’écoconception logicielle ne se limite pas non plus au logiciel en tant que tel. Il faut également prendre en compte toutes les externalités. Les états d’impression d’un logiciel métier doivent par exemple être conçus pour favoriser le mode recto-verso et l’impression A4. C’est loin d’être le cas aujourd’hui. On doit aussi pouvoir prendre la main à distance pour le gérer sans avoir à se déplacer, etc.
Enfin, la démarche d’écoconception logicielle s’applique à toutes les technologies et toutes les architectures logicielles : de la programmation temps réelle, à l’embarqué, en passant par le web, les langages interprétés et compilés, le code SQL, les feuilles de styles, etc. Bref tout ce dont l’ADN numérique est composé, c’est-à-dire tout ce qui s’exprime avec des 0 et des 1. Sur une application de gestion, les principaux gains sont souvent obtenus du côté de la base de données, alors qu’un site web d’information devra par exemple favoriser la mise en cache et les ressources statiques.
Au-delà de la dimension environnementale, l’écoconception des logiciel comporte une dimension sociale, dont la partie la plus connue est l’accessibilité.
Source : GreenIT.fr