Catégorie : Acteurs

Les geeks sont-ils écolos ? 2/2

[texte initialement publié sur Read Write Web]

Face au péril climatique, l’appel de Copenhague, demande aux dirigeants de la planète de s’engager sur des actions concrètes.

Il soulève aussi la question de l’engagement personnel. Que pouvons nous faire de concret à notre niveau ? Quels sont les atouts des geeks dans ce domaine ? Sommes-nous des boulets pour l’environnement ? Ou des Jedi qui s’ignorent ?

La communauté des geeks est divisée face à cette question. D’un côté, certains consomment des technologies high-tech dernier cri à outrance sans se soucier de leur empreinte environnementale. A l’image de notre premier ministre et de ses 30 PC, ils ont basculé du côté obscure de la force. A l’opposé, les « green geek » utilisent leur expertise des nouvelles technologies pour réduire au maximum leur impact.

A quel camp appartenez-vous ?

Les “dark” geeks
Ils ont un tel appétit de nouveauté que la durée de vie moyenne d’un PC est passée en quelques années de 5 ans à 2 ans (IDC). Cette situation aurait un impact minime si l’on savait recycler correctement les déchets électroniques (DEEE). Malheureusement, alors qu’un français produit 14 kg de DEEE par an, seulement 4 kg sont collectés et recyclés. Autrement dit, 7 appareils électroniques sur 10 (ordinateur, iPhone, téléphone, etc.) finissent dans une décharge où ils polluent les sols et les nappes phréatiques. Quant ils ne ruinent pas
target=”_blank”>la santé des enfants des pays défavorisés. Pas très reluisant…

Les dark geeks sont également accros à l’atome. Nos ordinateurs participent peu au réchauffement climatique car 78% de la production électrique française est issue de… centrales nucléaires. Revers de la médaille, en France, tout ce qui consomme de l’électricité génère des déchets radioactifs. Or, les ordinateurs de gamers sont des gouffres énergétiques qui dépassent facilement le kilowatt. Une simple PS3 consomme autant d’électricité que 5 frigos !

Les “green” geeks
Avec un nouveau driver « durable » en tête, les green geeks poursuivent trois objectifs : réduire la consommation électrique de leur matériels, limiter le volume de déchets qu’ils produisent chaque année, et inventer un monde nouveau. Cela commence bien évidemment par éteindre son PC la nuit. Mais ça, tout le monde peut le faire.

Les nouveaux accros du Green IT délaissent peu à peu la course au GHz pour des activités toutes aussi excitantes, mais plus respectueuses de l’environnement : Nintendo solaire, support d’ordinateur portable en carton, compteur EDF intelligent, underclocking, etc.

Geek et fier de penser durable
L’objectif des green geeks n’est pas de se priver, mais d’utiliser les nouvelles technologies plus intelligemment que leurs aïeux. Il n’y a rien de paradoxal de s’offrir une machine dernier cri (que d’ailleurs seuls les geeks savent exploiter à leur plein potentiel) si l’ancienne machine/PC est « recyclée » pour un autre usage (machine de travail pour la petite sœur, station multimédia de salon pour les parents, ou serveur de fichier local pour toute la famille). Autant de déchets toxiques qui devront attendre quelques années supplémentaires avant de polluer la terre.

La technologie contribue aussi à faire évoluer nos modes de vie dans le bon sens. Early adopters, les geeks sont les premiers à avoir adopté Skype plutôt que de subir des déplacements polluants et fatiguant. Aujourd’hui, ils co-voiturent grâce à Twitter et peuvent même déclencher une
demande de co-voiturage en temps réel grâce au GPS de leur mobile dernier cri
.

Plus encore, ce qui distingue les green geeks, c’est leur volonté de sortir de l’individualisme en partageant leurs connaissances sur des blogs pour faire avancer la connaissance de tous, et trouver des solutions aux grands défis du 21ème siècle. La capacité des blogs à mobiliser et à informer objectivement sur ces sujets est un machine de guerre qu’aucun gouvernement ne pourra jamais s’offrir.

Alors, de quel côté de la Force vous situez-vous ?

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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