HP veut faire mieux que Kyoto
HP présentait hier sa stratégie “green IT”. Yves de Talhouët, PDG d’HP en France, était accompagné de Catherine Martial, Responsable Programmes Retour et DEEE, et de Pierre Sicsic, Responsable Environnement d’HP. Le PDG d’HP a commencé par une bonne dose de greenwashing – « Nos produits sont les meilleurs de la planète en terme d’écologie » – avant de tenir un discours particulièrement construit et mature.
Il a rappelé que HP vend chaque seconde dans le monde 3 imprimantes, 2 PC, et un 1 serveur toutes les 10 secondes. De quoi donner la mesure de l’impact potentiel du fabricant sur le marché du green IT. Selon lui, le green IT se décompose en deux grandes parties. Le matériel en lui même qui doit être plus « eco-friendly » : éco-conception, recyclage, économies d’énergie, etc.
Mais la partie la plus intéressante du green IT est, selon Yves de Talhouët, son effet de levier sur la société. « L’informatique influence 60% des émissions de CO2, soit 30 milliards de tonnes CO2 par an » explique-t-il. En évitant les déplacements physiques, la visioconférence réduit par exemple jusqu’à 93% des émissions de Co2 d’une conférence… et les coûts de déplacement associés.
HP décline sa stratégie en trois volets.
Premier volet : l’empreinte carbone d’HP.
Le constructeur s’engage à réduire de 20% sa consommation globale d’énergie d’ici 2010 (base 2005). Un objectif 4% au dessus de celui du protocole de Kyoto. Pour y parvenir, HP est entrain de consolider ses datacenters. Il a déjà réduit sa consommation électrique (et donc les émissions de CO2 associées) de l’équivalent annuel d’une ville de 100.000 habitants. L’entreprise sensibilise également ses salariés au respect de l’environnement : impression, extinction des PC, etc. Enfin, HP s’engage à conserver le plus haut score dans l’enquête du ‘Carbon Disclosure Project’ (CDP). CDP est une association rassemblant plus de 280 entreprises gérant 41 000 milliards de dollars d’actifs dans le monde. Elle permet à ses membres de s’informer et de se benchmarker.
Second volet : les produits HP
Le constructeur s’engage à réduire la consommation électrique de l’ensemble de ses produits à l’horizon 2010 de : 23% pour les PC de bureau et les imprimantes, et 25 à 40% pour les datacenters. HP travaille aussi sur le cycle de vie complet des matériels en privilégiant une éco-conception qui facilite le recyclage et qui permet d’intégrer des matières recyclées. « Si nous avons tardé sur la partie recyclage, c’est parce qu’on ne trouvait pas encore les quantités suffisantes de plastique recyclable et recyclé sur le marché » explique Yves de Talhouët. L’entreprise est pourtant en avance sur ses concurrents dans ce domaine, tant au niveau des cartouches d’encre que des PC.
Troisième volet : l’écosystème
Du côté de la chaîne amont (fournisseurs), HP pratique une politique de sourcing de plus en plus stricte en matière d’environnement. Ses principaux fournisseurs (rang 1) doivent déjà s’engager à respecter le protocole de kyoto. « Et nous vérifions » indique le PDG d’HP. L’entreprise participe également aux principaux consortiums « green IT » tels que Climate Savers Computing, The Green Grid, Intelligent Energy Europe, etc. pour favoriser l’émergence d’éco-labels standards, plus faciles à utiliser pour les acheteurs. HP fait également des efforts sur sa supply chain. « Nous utilisons de plus en plus le bateau au détriment de l’avion » explique-t-il. L’avantage est double : une réduction des coûts logistiques et une empreinte carbone plus faible.
Du côté de la chaîne aval (client), « HP a mis au point son propre éco-label pour le marché grand public afin de faciliter le choix des consommateurs » indique Pierre Sicsic, Responsable Environnement d’HP. Le fabricant a également dimensionné son infrastructure de collecte et de recyclage pour être capable de recycler 1 million de tonnes de déchets électroniques (DEEE) d’ici 2010.
Enfin, Yves de Talhouët a conclu cette présentation par cette question « Imaginez que l’on applique tout notre savoir faire écologique aux maisons ». HP lorgnerait-il sur le marché de la domotique ? Ou de l’optimisation de la consommation énergétique des bâtiments ? La question mérite d’être posée car ce domaine nécessite des compétences que HP possède déjà en grande partie. Et le numéro un mondial de l’informatique a déjà diversifié son activité autour des panneaux solaires.
Tous nos articles sur HP.