Les démarches Green IT des entreprises sont-elles efficaces ?
Dans le cadre du Benchmark Green IT 2016 réalisé par GreenIT.fr pour le Club Green IT et du Cigref, en collaboration avec la Fing et le programme Transitions2, nous vous avons présenté l’empreinte numérique d’un salarié ainsi que les principales sources de cette empreinte.
Pour rappel, l’empreinte numérique annuelle d’un utilisateur est de l’ordre de :
- 1 520 kWh d’énergie (50 ampoules basse consommation allumées pendant 2000 heures) ;
- 514 kg CO2e (3 100 kms en voiture, soit un Paris-Moscou) ;
- 23 555 litres d’eau (428 douches ou 2617 packs d’eau minérale).
Aujourd’hui, nous nous intéressons aux démarches mises en œuvre par les entreprises pour réduire ces impacts, et plus particulièrement à leur efficacité. Afin d’évaluer les bonnes pratiques mises en œuvre, nous nous sommes appuyés sur le référentiel de bonnes pratiques Green IT mis au point en 2015 par le Club Green IT.
On note un écart significatif entre les organisations les plus et les moins performantes du benchmark, avec :
- 3 fois plus d’émissions de GES ;
- 3 fois plus de consommation d’eau ;
- 5 fois plus de consommation d’énergie.
De nombreuses bonnes pratiques sont désormais généralisées, telles que :
- L’extinction des postes de travail le soir et le week-end ;
- L’efficience énergétique des centres de données ;
- La consolidation des parcs d’imprimantes individuelles vers des imprimantes multifonctions partagées en réseau et paramétrées par défaut en mode « éco » ;
- …
Cependant, des progrès sont encore possibles au niveau :
- des achats (simplifier en utilisant les bons écolabels, intégrer la fin de première vie) ;
- de la fin de première vie des équipements : leur réemploi n’est toujours pas un réflexe naturel ;
- l’utilisation d’électricité fabriquée à partir d’une énergie primaire renouvelable.
Pour chaque domaine de progrès, le Benchmark Green IT 2016 a permis d’identifier un ou plusieurs champion(s) parmi les participants. Un champion est de 30 % à 3 fois plus performant que l’organisation la moins performante. Par exemple, la durée de vie interne (première vie) des unités centrales (desktop) des champions est 2 fois plus longue (8 ans) que celle des organisations les moins performantes (4 ans).
Principaux points de progrès
Compte tenu de la répartition des impacts observée lors du Benchmark Green IT 2016, les 4 axes de progrès les plus efficaces à court terme sont :
- 1. Allonger la durée de vie en favorisant le réemploi plutôt que le recyclage, notamment pour les équipements utilisateurs (ordinateurs, écrans, smartphones, tablettes) et les serveurs ;
- 2. Simplifier la démarche d’achat IT responsable via l’utilisation des bons écolabels et en intégrant le réemploi dans les exigences initiales, si possible via l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) et le secteur adapté ;
- 3. Choisir du papier réellement écolabelisé (FSC / Blue Angel) ;
- 4. Utiliser de d’électricité fabriquée à partir d’une énergie primaire renouvelable, notamment via l’achat de garanties d’origine (hors pompage nucléaire pour l’hydro.).
Ces bonnes pratiques sont simples et rapides à mettre en œuvre.
Sur la dimension sociale, deux axes de progrès se dessinent :
- Favoriser l’intégration des populations les plus fragiles dès l’achat ;
- Intégrer / inclure plus d’utilisateurs internes et externes via l’accessibilité.
Il reste également des progrès à faire en terme d’industrialisation et de suivi de la démarche.
Sources : GreenIT.fr et http://club.greenit.fr/benchmark.html