Catégorie : Bonnes Pratiques

Numérique et environnement : en finir avec les idées reçues 3/3

Depuis plusieurs années, les médias et des institutions relaient des contrevérités concernant les principaux enjeux et solutions du Green IT. La plupart du temps pas par mauvaise volonté, mais plutôt par ignorance. Quand on ne connaît pas un sujet, on a souvent tendance à ne retenir que les idées les plus largement partagées, quitte à ce que la terre finisse par être plate et que le soleil tourne autour….

Ces contrevérités vous amènent – citoyens et pouvoirs publics – à se concentrer sur l’arbre qui cache la forêt. Nous profitons donc de ce début d’année pour démonter ces contrevérités une à une, afin de vous amener à vous concentrer sur les solutions les plus efficaces pour réduire l’empreinte environnementale des technologies de l’information et de la communication.

La première partie de cet article a été publiée ici : http://greenit.fr/article/bonnes-pratiques/numerique-et-environnement-en-finir-avec-les-idees-recues-13-5598
La seconde ici : http://greenit.fr/article/bonnes-pratiques/numerique-et-environnement-en-finir-avec-les-idees-recues-23-5600

Aujourd’hui, nous nous intéressons à la dématérialisation pour clore ce triptyque.

8. Mieux vaut regarder un film en streaming que d’acheter un DVD

Les fournisseurs d’accès internet (FAI) ont fait de leur box ADSL la véritable tour de contrôle multimédia de la maison. Quasi incontournable, c’est le point de passage des flux de tous types : HTML, audio et surtout vidéo HD en synchrone ou asynchrone (VOD).

On pourrait croire que cette approche « dématérialisée » soit plus respectueuse de l’environnement. Mais il n’en est rien. L’impact d’une heure en streaming HD est du même ordre de grandeur que la fabrication d’un DVD. Comme le démontre David Bourguignon dans cet article, visionner une vidéo en HD (même qualité que Blu-Ray) nécessite 7 fois plus d’électricité (donc aussi 7 fois plus d’eau) et émet seulement 42 % de gaz à effet de serre en moins qu’un support physique. Evidemment, dès le deuxième visionnage, tous les paramètres sont dans rouge concernant le streaming.

Idée à retenir : Au-delà de deux visionnages en HD, mieux vaux privilégier un support physique inerte… et le prêter, cela vous rendra aussi heureux que la personne avec qui vous le partagez.

9. La dématérialisation réduit les impacts environnementaux

Les spécialistes de la dématérialisation vous expliquent que transformer le papier en octets permet d’éviter de couper des arbres. C’est vrai. Mais, dans leurs bilans environnementaux, ces acteurs oublient toujours de préciser deux points clés. D’une part, le problème du papier n’est pas le fait de couper des arbres (si on achète du papier certifié FSC ou Blue Angel) mais plutôt la consommation d’eau douce et les pollutions chimiques associées à la fabrication de la pâte à papier.

D’autre part, les octets se matérialisent sous la forme de fibres optiques, câbles en cuivre, disques durs, écrans, ordinateurs et autres claviers dont la fabrication concentre de nombreux impacts environnementaux. Dans la plupart des cas, transformer des feuilles de papier imprimées sous la forme de documents numériques (PDF le plus souvent) ne réduit pas les impacts. Au mieux, on note un transfert d’impacts et de pollution. Au pire, cela augmente l’empreinte.

Idée à retenir : Plus une information à une durée de vie courte, moins elle est critique, et plus il est judicieux de la stocker nativement au format numérique (sans oublier de la détruire dès que l’on ne s’en sert plus). Inversement, plus une information a une durée de vie longue et est manipulée par de nombreuses personnes et plus il es judicieux de l’imprimer.

Source : GreenIT.fr

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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