Le CESIT fait le point sur les centres de données et l’environnement
Il y a quelques mois, le CESIT – qui regroupe les exploitants de salles informatiques et de centres de données en France – lançait une grande enquête publique pour identifier les avancées et effets de la gestion de l’énergie dans les centres de données. Voici les principaux résultats de ce sondage très intéressant.
De plus en plus de data center appartiennent aux entreprises qui les exploitent
Les premières questions du sondage ont permis de dresser le profil des centres de données en France. N’en déplaise aux acteurs du cloud computing, l’évolution entre 2013 et 2014 montre que de plus en plus d’entreprises possèdent leur propre centre de données. En moyenne, la surface dépasse 12 000 m2 pour un taux de remplissage compris entre 30 % et 90 %. Le niveau de disponibilité est élevé (Tier 3 ou supérieur), mais la puissance moyenne faible avec 57 % des centres entre 1 et 2 kVA par m2 (un peu moins de 1 à 2 kW par m2).
Les outils DCIM s’imposent
Concernant l’urbanisation, les équipes IT discutent peu avec les équipes facilities chargées du bâtiment. Bien que 2 entreprises sur 3 déclarent avoir déployé un logiciel de DCIM, il est encore difficile de dresser un portrait robot représentatif des outils utilisés. En revanche, on note une baisse de l’utilisation d’outils bureautiques (Word, Excel).
La contribution du PUE encore difficile à évaluer
Les mesures de consommation de l’énergie et du PUE (Power Usage Effectiveness) sont réalisées régulièrement. Mais les gains apportés par ces indicateurs sont encore flous. Les mesures physiques sont effectuées jusqu’au PDU mais pas au niveau de l’équipement. Cette granularité est assez fine pour communiquer la consommation aux clients (58 % des cas) et la refacturer (dans 67 % des cas). Ce sont les services généraux qui payent la facture dans 50 % des cas.
80 % des exploitants connaissent les bonnes pratiques à mettre en oeuvre
Alors que 55 % des entreprises ont définit une politique environnementale pilotée par la direction générale (notamment sur les gaz à effet de serre), seulement 17 % des répondant communiquent les tableaux de bord et les indicateurs associés à l’environnement (gaz à effet de serre, etc.).
Concernant les bonnes pratiques, le sondage confirme le rôle incontournable du Code de Conduite européen (EU CoC for Datacentres) connu par 80 % des entreprises. En revanche, seulement 30 % compte s’engager publiquement à respecter les bonnes pratiques. Les nouveaux standards comme ISO 50001 sont peu connus. Seulement 15% des répondants ont des bâtiments certifiés ISO 50001 et 70% des entreprises ne projettent pas de certification.
Les équipes informatiques ne se sentent pas concernées par les actions permettant d’économiser l’énergie
Malheureusement, la gestion de l’énergie est centrée sur les besoins capacitaires et la résilience. La consommation de l’énergie est mesurée, mais subie. Elle n’est pas gérée ni optimisée. La chasse aux gaspillages se concentre sur les ressources spatiales et câblage, voire logicielles, mais pas sur les gains énergétiques.
Paradoxalement, alors que les équipes facilities font leur possible pour réduire la consommation électrique, les équipes IT semblent peu concernées. Seulement 15 % activent les options d’économie d’énergie disponibles au niveau des équipements car la logique reste de privilégier une disponibilité maximale sans chercher un optimum avec le coût énergétique.
La chasse aux serveurs zombies a d’abord pour but de récupérer des ressources physiques et des licences logicielles. Paradoxalement, alors qu’ils sont plus nombreux, les serveurs zombies virtualisés sont deux fois moins scrutés que les serveurs physiques. Enfin, moins de 5 % des exploitants connaissent le coût énergétique des socles applicatifs.
Source : CESIT et GreenIT.fr