Des minitels vieux de 25 ans tweetent sur internet !
Les 14 et 15 septembre derniers, le projet CERVIN* a fait une étonnante démonstration d’obsolescence dé-programmée, grandeur nature à Grenoble. Organisé à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, le « rehab lab » Minitel Redux a proposé aux visiteurs du CCSTI La Casemate, huit ateliers thématiques pour (re)découvrir le Minitel.
Près de 600 personnes – de 2 mois à 80 ans – se sont pressées à cet étonnant atelier. Dans la catégorie des moins de 12 ans, de jeunes hackers en herbe essayaient de prendre à défaut le célèbre robot psychothérapeute ELIZA, porté pour l’occasion sur Minitel via Arduino. D’autres classes d’âge plus raisonnables envoyaient des tweets (@MinitelRedux) depuis des minitels vieux de 25 ans ! Séquence nostalgie.
Durée de vie d’un Minitel : 25 à 30 ans
Durée de vie d’un ordinateur moderne : 5 ans
Au-delà de son caractère ludique, léger, et franchement sympathique, cette exposition a aussi été une belle démonstration, s’il en fallait encore une, que l’obsolescence programmée / organisée n’est pas un mythe. Sinon, comment expliquer que, malgré leur âge avancé, aucun de ces ancêtres ne soit tombé en panne et qu’aucune interruption de service n’ait été à déplorer ?
Bref, à l’heure où seule une loi – en préparation à l’Assemblée – semble capable d’imposer une durée de vie de plus de 5 ans aux ordinateurs modernes, cette exposition vient rappeler que l’on sait parfaitement, depuis belle lurette, fabriquer des ordinateurs qui fonctionnent plus de 25 ans.
Autre rappel d’importance, c’est grâce à leur connectique normalisée (port série) que les Minitels ont pu être raccordés à une plate-forme Arduino pour simuler des serveurs. En d’autres termes, comme nous l’avons déjà évoqués dans d’autres articles, la standardisation est un outil important pour lutter contre l’obsolescence programmée.
* Le projet CERVIN – Centre de ressources virtuelles sur l’innovation numérique – vise à « Raconter la Société Numérique Autrement » et est piloté par François Letellier, directeur de projet au CCSTI Grenoble la Casemate. Il bénéficie du soutien de l’association ACONIT, de l’INRIA, de collectivités locales (Communauté d’Agglomération Grenoble-Alpes-Métropole, Ville de Grenoble, Conseil Général de l’Isère), du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, ainsi que la contribution d’acteurs économiques (Sogeti, Enalean) et des relations partenariales avec le milieu académique.
Merci à François pour cette belle initiative.
Source : http://www.echosciences-grenoble.fr/actualites/hacke-detourne-remixe-le-minitel-encore-la-cote