A quand des ordinateurs modulaires ?
Cette réflexion a été déclenchée par une rencontre rafraîchissante avec une partie de l’équipe de Make It Up. Cet événement lutte, dans la joie et la bonne humeur, contre l’obsolescence programmée en invitant les citoyens de tous poils à fabriquer de nouveaux objets innovants de la vie courante à partir d’objets abandonnés.
En essayant d’imaginer comment réutiliser les différentes parties d’un ordinateur, tout en ayant à l’esprit que c’est l’électronique (carte mère, carte graphique, et mémoire vive) qui concentre l’essentiel des déchets, je me suis pris à rêver que nous arrêtions de marcher sur la tête.
Jusqu’à 7 terminaux par utilisateur
Dans le monde actuel, un cadre possède souvent un téléphone / smartphone personnel et un téléphone / smartphone professionnel, une tablette personnelle, un ordinateur portable et un ordinateur de bureau, voir un autre ordinateur portable et de bureau à la maison pour son usage privé. Dans la pire des situations, cela représente 7 terminaux, dont 5 mobiles ! Sans compter les nombreux lecteurs MP3, disques durs de sauvegarde, etc.
Quand on étudie la façon dont nous utilisons les smartphones, on s’aperçoit que ce sont des périphériques qui permettent d’adapter leur usage et non le smartphone lui même. C’est notamment vrai pour la musique avec les stations d’accueil musicales et les photos (il suffit de brancher son smartphone en USB sur un écran, un cadre photo, etc.).
Cette approche est très intéressante pour réduire l’empreinte écologique de ces différents usages car elle limite la quantité d’électronique utilisées. Pour caricaturer, il suffit d’une seule carte mère pour 5 usages : téléphoner, surfer, photographier, écouter de la musique, et regarder ses photos / vidéos.
Ordinateur : une conception anti-écologique
A bien y réfléchir, nous faisons exactement l’inverse avec nos ordinateurs. Plutôt que de posséder un seul ordinateur et de spécialiser son usage à l’aide de périphériques adaptés, nous utilisons autant d’ordinateurs différents qu’il y a d’usage : un ordinateur pour jouer et retoucher ses photos (PC de gamer / multimedia), un autre ordinateur pour travailler à la maison et au bureau (desktop), et encore un autre en déplacement (laptop).
Ne serait-il pas plus judicieux de disposer d’un unique ordinateur que nous spécialiserions à l’aide d’une station d’accueil bureautique (écran, clavier, disque dur de sauvegarde), d’une station d’accueil multimédias (carte graphique puissante, co-processeurs, tuner TNT, ampli Hi-fi, etc.), etc.
La tablette, futur ordinateur à tout faire
En poussant ce raisonnement à l’extrême, la tablette numérique a toute les chances d’être l’heureuse élue. Les tablettes sont en effet, à minima, 4 fois plus puissantes (mémoire, processeur, carte graphique) qu’un ordinateur portable vieux de 10 ans.
Il suffit d’ajouter un clavier pour l’utiliser comme un ordinateur portable, de l’insérer dans la station multimédia du salon pour la transformer en chaîne hi-fi et / ou en vidéo-club, etc.
Cette approche permettrait de limiter la quantité d’électronique particulièrement onéreuse et polluante tout en simplifiant la gestion de ses données, présentes sur un seul disque dur ou SSD, celui de notre tablette / ordinateur portable.
Dans cette vision, le smartphone, le netbook ou la tablette proposent un usage dégradé mais mobile (accès internet 3 et 4G, petit écran, clavier virtuel, etc.). Il suffit de connecter l’engin à une station d’accueil adaptée pour disposer de toute la puissance – de calcul, stockage et multimédia – requise pour un usage intensif sédentaire.
Evidemment, pour que ce design devienne réalité, il faut que les fabricants s’entendent sur un standard de bus de communication pour les stations d’accueil…
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