22 août 2012 : jour du dépassement
C’est un bien triste anniversaire. Selon l’ONG Global Footprint Network, il y a une semaine, nous avons dépassé la capacité de la terre à nous fournir les ressources naturelles indispensables à notre survie (biocapacité). Ce dépassement de la biocapacité terrestre a un nom : le jour du dépassement, ou global overshoot day en anglais.
Une seule planète ne suffit plus. En 2008 (dernier chiffres disponibles), l’humanité a consommé 2,7 hectare globaux (hag) par habitant pour une capacité maximum de 1,8 hag par habitant. Un hectare global mesure la capacité de production de ressources et d’absorption des déchets et pollutions de l’écosystème terrestre correspondant à la moyenne mondiale.
Depuis le 22 août 2012, l’humanité vit à crédit. L’épuisement des ressources naturelles s’accélère à un rythme insensé. Il y a 40 ans, l’overshoot day avait lieu fin décembre. Il y a 10 ans, le jour du dépassement tombait début novembre.
Tous les pays d’Europe, le bassin méditerranéen, l’Asie, et les pays anglo-saxons excèdent fortement leur biocapacité. Seuls l’Amérique du Sud et l’Afrique ne sur-consomment pas leurs ressources. La France arrive en 23ème position des pays qui surconsomment le plus leur biocapacité. Nos besoins dépassent de 70 % les ressources disponibles (contre 54 % pour la moyenne mondiale). Et cet écart s’est creusé de 20 % entre 2005 et 2008.
Outre des émissions de gaz à effet de serre excédentaires et l’épuisement des ressources non renouvelables, l’empreinte écologique de l’humanité a un impact direct sur la biodiversité. Elle a regressé de 30 % entre 1970 et 2008 selon l’UICN. Ce recul est 1 000 à 10 000 fois plus rapide que le rythme naturel.
Comme le souligne le rapport Stern, si l’on ne réagit pas, les coûts et les risques globaux du changement climatique seront équivalents à une perte d’au moins 5 % du PIB mondial chaque année, aujourd’hui et pour toujours. Si l’on prend en compte un éventail plus vaste de risques et de conséquences, les estimations des dommages pourraient s’élever à 20 % du PIB ou plus. En revanche, le coût des actions correctives à mettre en œuvre peut se limiter à environ 1 % du PIB mondial chaque année.
Source : Global Footprint Network, WWF, rapport Stern