91 % d’énergie renouvelable en 2050
[article écrit par Aurélien Probst, Ginkit]
La démarche négaWatt est mue par la maxime suivante : « L’énergie la moins chère est celle qu’on ne consomme pas ». L’association négaWatt, un groupe d’études, de propositions et d’actions visant à promouvoir cette démarche et à l’encrer dans la réalité, a rendu public le 29 septembre dernier son « Scénario négaWatt 2011 ».
Sobriété, efficacité et renouvelable sont les maîtres mots de ce scénario qui vise à :
– montrer que la France peut subvenir à ses besoins en diminuant considérablement l’utilisation des énergies fossiles et nucléaires
– proposer des mesures concrètes permettant une réelle transition énergétique
– apporter une contribution technique au débat sur la politique énergétique de la France.
Le scénario négaWatt fait résonner les principes de l’économie de fonctionnalité. Ainsi ce n’est pas de pétrole, d’uranium ou de bois dont nous avons besoin, mais bien de nous chauffer, de nous éclairer ou de nous déplacer.
Une fois ces besoins réels identifiés, le scénario envisage comment y satisfaire de la manière la plus soutenable suivant 2 axes : sobriété et efficacité. Le premier vise le changement des usages et comportements et le second à apporter une réponse technique.
Ce scénario, dont la rédaction a réuni une quinzaine d’experts pendant 1 an, présente les analyses et conclusions suivantes :
– Dans le bâtiment, qui représente aujourd’hui 40% de notre consommation énergétique finale, les axes d’amélioration sont les suivants :
◦ rénovation des bâtiments existant et forte contraintes dans le neuf
◦ réduction des m2 utilisés en logement et en bureaux.
– Les transports représentent 30% de notre consommation énergétique finale :
◦ revisiter les politiques d’aménagement du territoire afin de stopper l’étalement urbain, revitaliser des territoires ruraux et développer des centres de télétravail
◦ moduler l’usage et augmenter le taux de remplissage des véhicules
◦ changer les motorisations des véhicules (électrique, moteurs à gaz non fossiles)
– Mutation de l’industrie qui représente 23% de la consommation énergétique actuelle :
◦ réduction des emballages et papiers imprimés
◦ contraintes de « réparabilité », de « recyclabilité » et fin de l’obsolescence programmée des produits
– L’Agriculture représente quand à elle 2,5% des consommations d’énergie finale, mais engendre de très fortes émissions de GES non énergétiques (méthane et protoxyde d’azote).
◦ Basé sur le scénario Afterres 2050, l’analyse prévoit essentiellement l’évolution de l’alimentation visant un meilleur équilibre nutritionnel et une réduction des surconsommations (glucides, lipides et protéines animales) : moins de viandes et de lait, plus de légumes, de fruits et de céréales.
Des gains en consommation d’énergie finale diminués de 60% changent la nature du problème de la production d’énergie. Il devient ainsi réellement envisageable de basculer sur une production d’énergie presque entièrement renouvelable en 2050 : 90% des besoins de chaleurs et de mobilité et près de 100% des besoins en électricité spécifique.
Il est bon de noter que ce scénario ne repose sur aucun pari technologique. Evidemment, des ruptures ne sont pas a exclure, mais elle ne sont pas prévisibles et donc pas prises en compte.
Rien de révolutionnaire donc, principalement une meilleure gestion des réponses à nos besoins !