Quelle est l’empreinte carbone d’un ordinateur ?
Après neuf mois de travail avec l’institut de recherche Bifa d’Ausbourg, Fujitsu vient de présenter l’empreinte gaz à effet de serre (GES) de son ordinateur de bureau Esprimo E9900. Cette étude a été réalisé en respectant les standards internationaux ISO 14040 et ISO 14044 qui définissent la méthodologie à suivre pour réaliser une analyse de cycle de vie (ACV). Les résultat ont été vérifié par un tiers indépendant, l’institut Fraunhofer IZM. On peut donc considérer que ces résultats sont sérieux.
L’Esprimo E9900 est un ordinateur de bureau « standard ». Il est composé d’un processeur, Intel CoreTMi5-670, de 2 x 2 Go DDR3 de mémoire vie, d’un disque dur de 250 Go, d’un lecteur-graveur optique, et d’une carte graphique Nvidia Geforce 9500 GS. Il est certifié EPEAT silver, Energy Star 5.0, Blue Angel et Nordic Swan.
Au total, son empreinte GES est de 339 kg eq. CO2. Elle se décompose de la façon suivante :
– Fabrication des composants : 302 kg eq. CO2
– Transport : 34 kg eq. CO2
– Assemblage des composants : 3 kg eq. CO2
L’assemblage est réalisé en Europe tandis que la la fabrication des principaux composants électroniques s’effectue en Chine. Certains composants coûteux comme les microprocesseurs sont acheminés par avion tandis que les pièces moins sensibles (boitiers, etc.) arrivent en Europe par bateau. C’est pour cette raison que le coût GES du transport est plus élevé que celui de l’assemblage.
Le découpage par composant est le suivant :
1. Carte mère : 90 kg eq. CO2
2. Mémoire : 72 kg eq. CO2
3. Carte graphique : 36 kg eq. CO2
4. Alimentation électrique : 32 kg eq. CO2
5. Autres composants : boitier, câbles, etc. : 72 kg eq. CO2
Pour la phase d’utilisation, Fujitsu a retenu le profile Busy Office d’Energy Star 5.0 for desktop (PDF) avec une durée d’utilisation de 260 jours ouvrés, ce qui donne une consommation annuelle de 113,6 kWh.
L’empreinte GES de l’utilisation est donc :
– Allemagne : 75 kg eq. CO2 par an
– France : 7 kg eq. CO2 par an (selon le facteur d’émission de l’Ademe)
En France, il faut donc utiliser 48 ans cette unité centrale (écran non inclus) pour émettre autant de gaz à effet de serre que les phases de fabrication, transport et fin de vie réunies ! Les économies d’énergie sur la phase d’utilisation (extinction, mise en veille, etc.) ont donc un effet très faible sur la réduction de l’empreinte GES comparé à l’allongement de la durée d’utilisation.
Avec l’écran
Pour être complet, il faudrait ajouter un écran. L’Ademe estime que la production d’un écran plat émet 676 kg eq. CO2. Bien que ce chiffre paraisse aujourd’hui très élevé, cela nous permet d’avoir un ordre de grandeur de l’empreinte globale d’un poste de travail récent : 1015 kg eq. CO2 pour un poste de travail complet.
Concernant la phase d’utilisation, Enertech estime que la consommation moyenne d’un écran LCD en France est de 46,5 kWh par an. Encore une fois, ce chiffre est assez élevé, mais c’est un ordre de grandeur réaliste. La consommation moyenne du poste de travail complet Fujitsu Esprimo E9900 + écran plat moyen Enertech sera donc de 160 kWh par an, soit environ 14,4 kg eq. CO2 (0,09 kg eq. CO2 par kWh électrique, source ADEME) pour un an.
Au final, pour émettre autant de gaz à effet de serre que la fabrication d’un poste complet (en Asie), il faudrait l’utiliser 70 ans en France !
Un grand merci à Fujitsu de nous avoir fourni ce document. On attend avec impatience que Dell, HP et Lenovo soient aussi transparents.
Source : extrait d’ACV fourni à GreenIT.fr par Fujitsu.