Les TIC, sauveurs des transports ?
Une commission indépendante a délivré un rapport pour l’Angleterre sur les capacités des TIC à améliorer l’impact environnemental des transports : Rapport de la commission Sustainable Development Commission.
La commission a identifié 6 catégories :
1 – Réduire le besoin en déplacement
2 – Influencer les choix des modes de déplacement
3 – Changer les comportements des conducteurs
4 – Changer l’efficacité des voitures
5 – Optimiser l’utilisation des voitures
6 – Optimiser le réseau de transport
La commission estime que les TIC ont les capacités suivantes :
Réduire le besoin en
déplacement
Le télétravail et la vidéo conférence sont bien sur cités. Il faut noter que le rapport pointe le fait la vidéoconférence peut créer un impact négatif. La mise à disposition de salles partagées peut diminuer cet impact. L’utilisation d’espaces virtuels est aussi cité (Second Life par exemple) mais là sans référence aux data centers que cela requiert.
Influencer les choix des modes de déplacement
Un des premiers leviers sont les sites permettant de calculer un trajet en fournissant des données sur le temps de trajet (Exemple http://walkit.com/). Ces sites permettent, selon le rapport, d’aider et de convaincre des utilisateurs à ne pas utiliser leur voiture. Une évolution de ces sites est le calcul multi-modale, c’est-à-dire des sites permettant d’optimiser son empreinte en fonction de plusieurs transports (http://www.travelfootprint.org/). A noter l’arrivée de systèmes plus intelligents sur mobile (Exemple journey Angel www.erlang.se/euc/07/papers/0900Taylor.ppt) avec un système temps réel et une gestion sur un serveur centralisé. Le rapport note le challenge de ce domaine où les informations sont dispersées.
Changer les
comportements des conducteurs
Les technologies peuvent être utilisées pour influencer le comportement des conducteurs. Par exemple la mise en place de caméra permettant de détecter la vitesse des conducteurs sur des portions de route est à déployer.
La mise en place de régulation de vitesse automatique par rapport à la route où est le véhicule permettrait de réduire les émissions de CO². L’utilisation de navigation GPS permettrait de réduire de même les émissions (Une étude Navtes estime la diminution de 12% en utilisant un GPS). L’arrivée de technologies comme le traffic HD renforce cet effet.
Des systèmes eco-conduites permettraient aux conducteurs de modifier leur comportement. Par exemple, le système eco :drive de Fiat (développé avec Microsoft) permet de rapatrier les informations issues du contrôle moteur par clé USB pour calculer un score d’éco conduite.
On peut aussi compter les systèmes de navigation qui deviennent de plus en plus évolués comme la fonction trafic HD de Tomtom qui rapatrie les informations GPS sur un serveur pour calculer le trafic et le restituer aux conducteurs.
Dans ce domaine, les assurances facturées aux kilomètres parcourus permettent une réduction du trajet. En Angleterre, le système Coverbox a permis, en fonction des informations enregistrées, de diminuer les économies de 25%.
Le blocage concernant ces technologies est pour l’instant la résistance des utilisateurs concernant l’utilisation des données privées. De plus, compte-tenu de la réduction des tarifs, un effet rebond pourrait être l’augmentation de l’utilisation des véhicules.
Changer le comportement des véhicules.
Les systèmes de régulation de vitesse couplés aux GPS permet d’adapter la conduite en fonction des dénivellations, des limitations de vitesse… est donc de réduire la consommation.
L’effet négatif de ces technologies est qu’il commence à se créer une fracture entre les véhicules privés et les transports en commun.
Améliorer l’utilisation des véhicules
Les sites de covoiturage permettent d’augmenter le taux d’utilisation des véhicules. Cependant le succès de tels sites est lié à l’importance de la base de données de conducteur. Le couplage de ces sites avec des systèmes de tracking et de réseaux sociaux permet d’obtenir des systèmes de covoiturage dynamiques efficaces. Avego qui utilise l’Iphone aux Etats-Unis en est l’exemple.
La mise en place de voies dédiées au covoiturage a permis de passer de 1,35 à 1,51 passagers en Angleterre sur une autoroute. La technologie permet de rendre ce système efficace. Par exemple, un système de détection caméra du nombre de passager à l’étude permettra de renforcer l’opération.
La mise en place de service de réservation jour par jour permet un nouveau type de réservation dynamique des transports en commun. Ces systèmes nécessitent que les transports communs soient équipés de GPS et qu’un centre de donnée traite toutes les demandes des utilisateurs pour adapter le trafic des transports en commun. Ces systèmes permettent de répondre aux problématiques de transport en zone rural.
Améliorer le trafic
Les technologies permettent d’améliorer le trafic du réseau par différentes manières. La gestion des parkings est un axe : centraliser et diffuser l’information sur les places disponibles et de décourager l’utilisation de la voiture en cas de congestion.
La mesure du trafic est encore a l’état d’évaluation met a permis dans plusieurs projets d’améliorer la congestion. L’adaptation automatique des limitations de vitesse permet encore plus de bénéfice.
Les solutions actuelles sont cependant mal considérées car couteuses (pour l’infrastructure et donc pour les utilisateurs).
Et alors ?
Il ressort de ce rapport que la technologie est réellement un facilitateur pour diminuer l’impact des transports sur l’environnement. Cependant beaucoup de challenges sont à dépasser (habitudes des utilisateurs, coût…). A noter, l’effet rebond n’est pas à négliger : faciliter l’utilisation des transports, c’est potentiellement augmenter le taux d’utilisation des transports, et donc augmenter.