Energy Star for Data Centers en juin
Energy Star est un éco-label auto-déclaratif. Il garantit à l’acheteur que la consommation électrique d’un matériel électronique est comprise dans une fourchette connue. A l’origine de cet éco-label, l’agence de protection de l’environnement américaine (Environmental Protection Agency, EPA) a décliné Energy Star pour différentes catégories de produits : télévision, ordinateurs portables (laptop), ordinateurs de bureau (desktop), serveurs, imprimantes, écrans, les onduleurs, etc. L’EPA s’est également rapproché de la Commission Européenne pour fusionner Energy Star avec les initiatives européennes. Si bien qu’Energy Star est aujourd’hui mondialement reconnu.
L’EPA poursuit son travail de spécialisation d’Energy Star en travaillant avec le consortium The Green Grid pour fournir – on parle de juin – des spécifications techniques propres aux centres de données (data center). En plus des outils déjà disponibles sur le site du Green Grid, l’EPA fournira un outil en ligne d’auto-évaluation et de benchmarking qui notera chaque efforts entrepris par un centre de données sur une note allant de 1 à 100. Les centres informatiques qui dépasseront la note globale de 75 seront alors audités par l’EPA qui leur décernera l’équivalent d’un éco-label Energy Star pour les centres de données.
L’approche de l’EPA part d’un bon sentiment. Mais, comme d’habitude, les américains oublient qu’ils ne sont pas seuls sur terre… Même s’il représente des acteurs de l’industrie informatique et est donc moins indépendant que l’EPA, le Green Grid a déjà fait du bon travail et préparait un éco-label équivalent. Sans parler d’initiatives telles que le code de conduite pour les data center européens de la Commission Européenne et de GreenEthiquette de Business & Decision. D’autre part, l’EPA reprend le PUE (Power Unit Efficiency) qui ne fait pas l’unanimité et oublie certains aspects clés dans son évaluation. L’emplacement géographique, les conditions climatiques, et le niveau de disponibilité (tier) ne sont, par exemple, pas prises en compte. Ce qui fausse complètement l’évaluation. L’EPA rétorque que ces éléments n’ont statistiquement pas d’incidence sur le PUE ! Les spécialistes du sujet apprécieront cette énormité…
Personnellement, cette annonce me fait l’impression d’un gros coup marketing de la part de l’EPA qui est entrain de faire une OPA sur l’ensemble des programmes d’efficacité énergétique dans le monde. Cette mondialisation est intéressante, mais elle ne doit pas se faire au détriment des avancées régionales telles que le code de conduite ou les travaux du Green Grid.
Votre avis : un éco-labels de plus qui ne servira à rien ?
Merci à Lionel Laské pour l’alerte.