Catégorie : Acteurs

Green IT : le gouvernement passe à la vitesse supérieure

Christine Lagarde, ministre de l’Économie, de l’industrie et de l’emploi, et Christian Estrosi, ministre chargé de l’Industrie, ont reçu des mains de Pascal Faure, vice-président du Conseil général de l’Industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET), un rapport (PDF) relatif à la contribution des technologies du numérique au développement durable. Ce rapport émet 15 recommandations. Votre avis ?

Recommandation 1 : Mettre en place une politique d’accompagnement de l’industrie des TIC pour des composants et des produits plus durables.

Recommandation 2 : Etre plus présent dans les instances internationales de normalisation (…) et promouvoir les normes et labels (type Energy Star, EPEAT), notamment ceux qui intègrent une démarche ACV. Parallèlement surveiller les pratiques commerciales pour lutter contre (…) les labels trompeurs et le non respect de la réglementation.

Recommandation 3 : Promouvoir les usages des TIC permettant des gains écologiques grâce à :
– la promotion auprès des professionnels (notamment via le programme TICPME 2010 et via la commande publique) des produits et solutions numériques écologiques, tant par leur consommation propre que par l’empreinte environnementale de leurs usages ;
– le lancement par l’administration d’études pour disposer de référentiels, et diffuser les résultats obtenus auprès du grand public, et des fédérations professionnelles (bâtiment, énergie, transport) ;
– la réalisation par les fédérations professionnelles et la diffusion dans les autres secteurs de guides de bonne pratique mettant en évidence les gains que l’on peut obtenir grâce aux TIC.

Recommandation 4 : Faire la promotion auprès du grand public des bonnes pratiques permettant d’économiser l’énergie :
– par la diffusion de guides par les fédérations professionnelles en vue d’une utilisation optimisée des TIC par le grand public ;
– par une meilleure information en étendant aux produits bruns l’obligation d’affichage des performances énergétiques qui existe déjà pour les produits blancs, en particulier pour les PC, les boîtiers internet et les terminaux de communication électroniques (démarche communautaire en cours) ;
– réalisation d’un éco-comparateur des téléphones portables. Les constructeurs informatiques fourniront les données utiles pour la réalisation d’un éco-comparateur des PC ;
– par une action pour contrôler les labels (DGCCRF) ;
– par une meilleure ergonomie des produits ;
– par la promotion d’outils de gestion et de commande permettant au consommateur d’être acteur de sa propre empreinte écologique.

Recommandation 5 : Intensifier la formation initiale (ingénieurs, techniciens) dans le domaine des TIC, et y inclure des notions d’éco-conception (efficacité énergétique, co-conception matériel + logiciel) et d’usages responsables ;
Elaborer des outils de formation destinés aux adhérents des fédérations (bâtiment…) et promouvoir leur inclusion dans les actions prioritaires des organismes paritaires de formation (OPCA).

Recommandation 6 : Agir au niveau de l’Etat et des collectivités locales par un comportement exemplaire (impact des nouvelles réglementations, commandes publiques se référant à des normes « vertes », gestion des déchets, développement de la téléprésence dans l’administration…)

Recommandation 7 :
– Déployer largement les composants TIC pour mettre à profit les progrès réguliers en matière d’efficacité énergétique des composants ;
– Recommander leur large utilisation dans des projets de systèmes intelligents dans l’ensemble de l’économie ;
Traiter les questions écologiques sur un plan systémique ;
Evaluer l’efficacité énergétique et l’empreinte carbone des produits TIC à partir de 2012.

Recommandation 8 : Favoriser l’installation des centres de données en France dans un triple objectif de développement durable, de compétitivité de la France et d’aménagement du territoire. Notamment utiliser pour les centres de données la nouvelle procédure simplifiée en matière d’établissements classés. Approfondir la réflexion pour créer un contexte propice à l’implantation de centres de données.

Recommandation 9 :
– Mener une réflexion sur les centres de données du futur ;
– Mettre en place un observatoire sur le « Cloud computing » ;
– Faire évoluer la réglementation pour prendre en compte l’internet des objets et le « Cloud computing » ;
– Soutenir les innovations autour des centres de données innovants.

Recommandation 10 : Favoriser le travail à distance dans un double but écologique et d’aménagement du territoire, et promouvoir le développement des télécentres (soutien au démarrage).

Recommandation 11 :
– Promouvoir l’utilisation de la maquette numérique normalisée des bâtiments et des quartiers, tant dans la phase de conception que dans celle de l’exploitation, aux fins d’optimiser leur consommation d’énergie ;
– Inciter les acteurs à définir la notion de réseaux « domiciliaires » et leurs interfaces avec les différents dispositifs concernés (notamment les « compteurs intelligents »).

Recommandation 12 : Favoriser la maîtrise de la consommation d’énergie électrique grâce à la généralisation d’outils intelligents de mesure, d’affichage et de pilotage de la consommation énergétique des appartements, bâtiments et quartiers :
– réseaux domiciliaires,
– capteurs interconnectés selon des interfaces standardisées,
– affichage simple des consommations par usage.

Recommandation 13 : Promouvoir la dématérialisation « sans couture » de l’ensemble de la chaîne d’information de la logistique, en prenant en compte les étiquettes électroniques.

Recommandation 14 :
Evaluation de l’empreinte carbone de l’entreprise ;
– Contribuer (… au niveau de l’UE) à établir des outils de mesure permettant des comparaisons cohérentes entre entreprises et intégrer les évaluations de l’empreinte carbone des matériels et services TIC dans une étude d’impact globale sur le développement durable de l’économie.

Recommandation 15 : Généraliser la dématérialisation de l’ensemble des chaînes d’échanges d’informations, de contrats, ou de documents administratifs (travailler sur les outils d’authentification, d’interopérabilité et s’accorder sur des standards d’échange).

source : http://www.minefe.gouv.fr/discours-presse/discours-communiques_finances.php?type=communique&id=3339&rub=1

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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