Bic Phone : 100.000 téléphones “jetables” dans la nature
Lancé il y a quatre mois, le BIC Phone s’est déjà vendu à 100.000 exemplaires selon Les Echos. Distribué dans 10.000 points de vente, le concept est identique à celui du stylo jetable.
Bic s’est associé à Orange pour fournir un téléphone portable à 49 euros TTC près à téléphoner une heure (carte SIM intégrée, batterie chargée, 60 minutes de communication incluses). Comme l’indique le fabricant sur son site, c’est un téléphone pratique pour faire du sport (traduisez : si on le casse, ce n’est pas grave, on le jette vu son prix), pour vendre sa maison (traduisez : si l’on ne s’en sert plus, et que l’on fini par le jeter, ce n’est pas grave vu son prix).
Bien entendu, la notion de “jetable” n’étant plus très à la mode… BIC ne communique surtout pas sur cet aspect jetable et préfère mettre l’emphase marketing sur la simplicité d’utilisation de son téléphone. Reste qu’entre un iPhone et un Bic Phone, il n’est pas difficile de deviner lequel sera le plus utilisé, c’est à dire “amorti” en terme écologique.
Ce succès commercial est une hérésie du point de vue de l’environnement. Avec les autres contributeurs de ce blog, nous le disons chaque semaine : le moindre téléphone portable est une bombe écologique s’il n’est pas correctement recyclé (et aucun n’est pas totalement recyclable).
Or, à l’heure où nous écrivons cet article, rien n’est indiqué sur le site pour faciliter la collecte de ces téléphones jetables. Le modèle de BIC est certainement intéressant d’un point de vue financier, mais c’est une honte a regard des problèmes environnementaux auxquels l’humanité doit faire face ! Gageons que les consommateurs seront plus responsable que ce fabricant.
Frédéric Bordage
Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.