Les sites web du CAC 40 ne sont pas écoconçus
Nos usages numériques ont lieu majoritairement en ligne. Le niveau d’écoconception des services numériques est donc déterminant pour réduire notre empreinte numérique qui représente déjà 40 % du forfait annuel soutenable d’un européen. C’est 10 fois trop !
Si le collectif Green IT fournit depuis longtemps de nombreux outils d’écoconception web – dont l’outil de mesure EcoIndex et le référentiel de 115 bonnes pratiques d’écoconception web -, il n’existait pas encore un socle de référence permettant à tous les acteurs du digital d’évaluer leur niveau d’écoconception par rapport à leur pairs.
Le premier baromètre de l’écoconception digitale
C’est pour combler ce manque que Razorfish France et le collectif Green IT viennent de publier la première édition du « baromètre de l’éco-conception digitale » en France.
L’objectif est de fournir un premier jalon, une référence, pour évaluer les pratiques digitales des acteurs du CAC 40 et du Top 50 du web français. « Il était nécessaire qu’au-delà de l’outil de mesure, nous puissions créer un électrochoc en provoquant la comparaison, pour que chaque entreprise puisse se mesurer aux normes du marché. Autrement dit, nous avons adapté les méthodes du nudge marketing à l’éco-conception digitale ! » explique Charlotte Dollot, Directrice Générale, Razorfish France,
Les sites du CAC 40 et du top 50 web passés au crible
Pour créer ce baromètre, Razorfish France s’est appuyé sur la technologie open source EcoIndex fournie gratuitement par le collectif Green IT. Avec son outil maison, le Razoscan, l’agence web du groupe Publicis a passé au crible les 10 pages web les plus consultées de chacun des 40 sites du CAC 40 et des 50 sites du Top 50 web français.
L’équivalent de 1139 tours du monde
Au final, l’impact de cet échantillon – qui n’est qu’une toute petite partie du web français – génère déjà :
- 8 millions de kg équivalent CO2, soit l’équivalent de 1 139 tours du monde ;
- 119 millions de litres d’eau, soit 2244 années de consommation d’eau pour un Français.
Un niveau d’écoconception encore très faible, sauf pour le service public
Le score d’éco-conception des 90 sites étudiés s’élève à 29 / 100, soit l’équivalent de la note E sur une échelle EcoIndex allant de A à G. Autant dire que la majorité des sites web de l’échantillon ne sont pas écoconçus.
On note cependant une petite différence entre les sites web institutionnels du CAC 40 à 34 / 100 et ceux du top 50 web à 25 / 100.
Parmi les 50 sites étudiés, ceux des services publics se distinguent avec un score moyen de 37 / 100, soit une note D (sur une échelle de A à G).
Mixer les quick-win et une démarche de fond
Razorfish et le collectif Green IT formulent trois axes pour réduire l’empreinte environnementale des sites web :
- Des actions techniques rapides et peu coûteuses : réduction du poids des images, optimisation du code javascript, minifications et compressions en tout genre, mise en cache, etc.
- Des choix marketing et UX : simplifier les parcours, prioriser les évolutions, optimiser l’existant plutôt que créer à nouveau.
- Une transformation plus profonde de la culture d’entreprise visant à intégrer l’ADN du développement durable au cœur de la conception des nouveaux services numérique de l’entreprise. « L’écoconception n’est pas qu’un sujet digital mais un véritable sujet d’entreprise » estime à ce titre Sandrine Vissot-Kelemen, présidente Razorfish France. Il faut donc former les collaborateurs, aligner les métiers, adapter les process et la gouvernance, sensibiliser en continu les parties prenantes, etc.
Source : GreenIT.fr