La société s’empare de la sobriété numérique
Lorsque nous avons forgé l’expression sobriété numérique il y a 10 ans (en mai 2008), nous n’espérions pas qu’elle prenne instantanément. Alors perçues négativement, la décroissance et sa forme plus positive de « sobriété heureuse » n’étaient pas encore à l’ordre du jour des discussions. Prononcer les termes « décroissance » et « low-tech » relevait encore du blasphème et du retour à l’âge de pierre ! Nous l’avons donc égrenée en la contextualisant : sobriété des data center , sobriété énergétique , sobriété carbone , et bien entendu sobriété numérique. D’autres, tels que Fabrice Flipo, l’ont fait en parallèle.
Après 10 ans d’un long parcours, l’expression (et donc ses fondements) semble enfin prendre dans la société.
En témoignent, parmi de nombreux signaux de ces dernières semaines, ce plaidoyer dans La Croix, ce manifeste, cet article sur le blog d’Alternatives Economiques, la kafkaïenne expérience de Jean-Marc Jancovici avec Linkedin, ou bien encore cet article plus terre à terre publié cet été par WeDemain.
Une expression profane qui touche tout le monde
C’est à croire que cet été tout le monde s’est emparé du sujet, ou à défaut des mots. Certes, il s’agit encore d’un signal faible. D’une part parce que la sobriété n’intéresse pas encore le plus grand nombre : « plus est toujours mieux que moins ». Et d’autre part parce que le smartphone a remplacé la voiture dans son rôle de représentation : « montre moi ton smartphone et je te dirai qui tu es ».
N’occultons pas que des êtres humains dorment encore à même le trottoir… pour s’assurer d’être les premiers à posséder le dernier smartphone d’Apple.
Il n’empêche. Aussi récente que massive, cette adhésion sémantique est réjouissante. Car elle montre une convergence des termes (Green IT, numérique responsable, etc.) vers une expression plus profane, mais aussi plus englobante et qui embrasse toutes les démarches existantes, dont celle fondamentale de sobriété.
Source : GreenIT.fr