Les acteurs du CAC 40 éco-conçoivent leurs sites web
Pour la deuxième année consécutive, Razorfish et le collectif Green IT ont uni leurs forces pour analyser le niveau d’écoconception des sites web français.
Alors que les expériences digitales sont de plus en plus lourdes et complexes (155 fois plus lourdes en 20 ans [2]) et donc impactantes pour l’environnement, le Baromètre de l’éco-conception digitale fait le point sur l’adoption de la démarche d’écoconception par les entreprises, évalue les gains environnementaux associés, et souligne les bonnes pratiques mises en place.
Pour cette deuxième édition, les sites web les plus représentatifs de l’économie et de la consommation en France ont été retenus :
- 40 sites web institutionnels du CAC 40 ;
- 40 sites de e-commerce les plus visités par les français ;
- 28 licornes (*nouveauté 2023 !*).
« Nos usages numériques consomment déjà 40 % de notre budget annuel soutenable. Il est donc urgent que tous les acteurs du numériques progressent, à commencer par ceux qui affichent des stratégies RSE sur leur site web » explique Jérôme Moly, président de l’association Green IT.
La majorité des acteurs en dessous de la moyenne…
Globalement, la performance environnementale a légèrement augmenté, passant de 29 sur 100 en 2022 à 32 sur 100 en 2023. Ce frémissement cache de fortes disparités entre les trois échantillons étudiés (CAC40, e-commerce, licornes) avec notamment un progrès notables des entreprises du CAC 40 qui atteignent un score moyen de 40 sur 100, loin devant les sites de e-commerce (23 sur 100) et les licornes (36 sur 100).
Au-delà de ces moyennes, c’est la dynamique au sein de ces 108 sites web qui est l’élément le plus intéressant.
… mais 75 % des entreprises du CAC progressent
D’une part, 75 % des entreprises du CAC 40 ont amélioré la performance environnementale de leur site web, avec pour certains acteurs des progressions de plus de 20 points. Cela montre que le sujet est désormais identifié et que les entreprises commencent à agir.
A contrario, quelle que soit la catégorie, les entreprises qui ne font pas d’effort parviennent péniblement à dépasser 15 sur 100 (G sur une échelle de A à G). Il n’y a donc pas de fatalité : une démarche volontaire et consciente d’écoconception permet effectivement d’aligner la performance de son site web avec la stratégie RSE qui s’y affiche fièrement.
Ecoconcevoir son site web institutionnel est donc une démarche incontournable pour ne pas sombrer dans le greenwashing.
De Arcelor à Trainline : des champions identifiés
D’autre part, quelle que soit la catégorie observée (CAC40, e-commerce, licornes) et les contraintes intrinsèques de conception associées à ces types de sites web, des acteurs parviennent à une performance environnementale respectable.
Citons par exemple sur les premières marches du podium :
- CAC 40 : Unibail-RW (65 sur 100), Arcelor Mital (60 sur 100) et Engie (60/100) ;
- e-commerce : Trainline (54 sur 100), Leclerc Drive (47 sur 100), Ubber Eats(42/100) ;
- Licornes : NW Group (65 sur 100), Meero (60 sur 100) et Deezer (59/100).
Le colossal impact du e-commerce en France
Avec un très faible niveau d’écoconception, les sites de e-commerce génèrent plus d’impacts que leurs homologues du CAC40.
Selon nos estimations, l’ensemble du e-commerce français représente un peu plus de 200 milliards de pages vues, soit l’équivalent d’un peu plus de
- 600 000 tonnes de gaz à effet de serre (80 000 français pendant 1 an ou 90 000 tours du monde) ;
- et 10 milliards de litre d’eau (200 000 français pendant 1 an).
La bonne nouvelle, c’est que partant de loin, ce secteur d’activité peut encore diviser ces impacts par un facteur 2 !
Méthodologie de l’étude
Pour l’étude, l’équipe du Baromètre de l’écoconception digitale a scanné les 10 pages les plus vues de chacun des 108 sites les plus représentatifs avec l’algorithme de référence EcoIndex.
L’EcoIndex calcule un score compris entre 0 et 100, équivalant à une note comprise entre A et G (A étant la meilleure note et G la plus mauvaise). Le calcul est basé sur trois paramètres techniques objectifs, pondérés en fonction de leur contribution aux impacts environnementaux du site web : la complexité du DOM (Document Object Model), le nombre de requêtes HTTP, et le poids des pages (exprimé en Ko de données transférées).
Les notes présentée dans l’étude correspondent à la moyenne de la note des 10 pages les plus vues pour chacun des sites web de l’étude.
L’automatisation des analyses s’appuient sur l’algorithme et les briques technologiques mises à disposition par le collectif Green IT sur son dépôt et assemblées par l’équipe Razorfish France dans son outil Razoscan.
Accéder à l’étude – Baromètre de l’écoconception digitale 2023
Source : GreenIT.fr, Baromètre de l’éco-conception digitale, septembre 2023