Le jour d’après : avec ou sans numérique ?
Dans la première partie de cet article, nous avons constaté que la crise sanitaire COVID19 nous a permis de prendre conscience que tout n’est pas perdu : en apaisant la société actuelle, il est possible d’espérer un retour à l’équilibre écologique. Il faut cependant changer de braquet.
Dans cette seconde et dernière partie, nous nous intéressons au rôle du numérique. Peut-il nous aider à construire cette société plus durable car apaisée ? Et si oui, comment le numérique peut-il nous aider à construire l’après COVID19 ?
Ralentir grâce au numérique ?
Pour répondre à la question, nous allons nous concentrer sur un seul sujet, les déplacements, qui est un exemple parmi de nombreux autres.
La crise planétaire liée au coronavirus nous a montré que tous nos déplacements ne sont pas indispensables et qu’il est possible d’en remplacer bon nombre par des réunions, formations, conférences et autres séminaires à distance.
Finalement, les premières réticences levées et problèmes techniques réglés, cela fonctionne plutôt bien.
Dans une étude grossière nous avions estimé qu’en comparaison des réunions physiques, les réunions à distance sont intéressantes pour l’environnement dès 5 participants (mais aussi pour le pouvoir d’achat des salariés) . Il faudrait affiner ces estimations, mais cela donne des ordres de grandeurs.
Faire du numérique un outil de résilience
Au-delà de la limitation des déplacements professionnels, le numérique est surtout un formidable atout pour transmettre, partout sur terre à plus de la moitié de la population mondiale, des informations instantanément et d’une génération à l’autre.
Cette communication efficace et la transmission d’un grand corpus de connaissance d’une génération à l’autre (la culture), dans ces proportions spatiales, quantitatives et temporelles, distinguent homo sapiens des autres mammifères.
On l’a vu avec la crise du coronavirus, en cas de crise sanitaire majeure se coordonner et communiquer efficacement est un gage de résilience. Ces principes s’appliquent à toutes les crises : santé, environnement, économie, etc.
Or, ce n’est malheureusement pas la dernière crise sanitaire majeure à laquelle l’humanité devra faire face. Le réchauffement global libère par exemple de l’anthrax contenu dans le pergélisol (permafrost) . Ni la dernière crise économique.
Ralentir nos usages numériques et mieux les cibler
Le numérique étant une ressource critique, nous devons ralentir et apaiser notre usage de cette ressource non renouvelable (car fabriquée à partir de ressources abiotiques).
L’enjeu est simple : passer de 30 ans de numérique (les réserves actuelles) à 2 ou 3 générations pour nous donner la chance d’une transition vers un monde qui sera nécessairement plus low tech.
Pour penser et construire le jour d’après, l’humanité doit donc absolument répondre à la question : à quels usages réservons nous les dernières réserves de numérique ?
Source : GreenIT.fr