4 128 Go : votre consommation annuelle de données
Avec le confinement, beaucoup de questions se posent sur notre consommation de données numériques, les impacts environnementaux associés et les gestes clés à adopter. Voici quelques clés.
4 128 Go de données, c’est la quantité de données qui transitent jusque dans chaque foyer américain, chaque année, essentiellement via une box internet DSL ou fibre.
Compte tenu du taux d’équipement, le chiffre doit être à peu près identique pour les foyers européens et français.
Pour mettre se chiffre en perspective, cela représente :
- environ 10 fois la capacité moyenne de stockage d’un ordinateur portable récent ;
- et 53 000 fois la capacité de mon premier ordinateur portable il y a 25 ans !
L’étude menée par Decision Data (sur des données publiques FCC, voir les soures en pied d’article) révèle également que la consommation de données a littéralement bondi :
- 3,5x sur les 5 dernières années ;
- 38x en 10 ans (9 Go par mois en 2010 contre 344 en 2020) ;
Et seulement 25 Go en 4G
Cette étude ne prend pas en compte les données mobiles.
Il faut donc ajouter environ 25 Go par an en France selon nos calculs. Une goutte d’eau dans l’océan du broadband ! Mais une goutte d’eau dont les impacts environnementaux sont de 10 à 20 fois plus importants que chaque Go filaires.
La TV principale source de la croissance
La forte croissance de la quantité de données consommées entre 2015 et 2020 (de 100 à 350 Go) ne peut être liée qu’à l’adoption massive entre 2015 et 2020 de la TV via DSL / fibre. Les services de streaming en VoD représentant encore une part marginale des données consommées.
En France, le basculement de la TNT vers DSL / fibre a eu lieu sur cette même période 2015-2020. Une majorité de français n’installent plus d’antennes TNT et consomment la télévision HD à 100% depuis leur box fibre / DSL et même en 4G ! Forcément, cela augmente considérablement la quantité de données consommées via sa box. C’est donc la télévision « traditionnelle », et non Netflix, qui est la principale responsable de cette augmentation.
Forte accélération avec 4K et 5G
L’adoption massive de la 4G et la croissance des forfaits mobiles (de quelques Go à plusieurs dizaines) sur la même période amplifient le phénomène par un effet rebond.
Avec la 4G, on consomme des données qui :
- n’étaient pas consommables avant (pas de connexion dans les transports en commun, etc.) ;
- et qui étaient trop lourdes pour la 3G. C’est notamment le cas de la vidéo en ligne, de la visio, etc.
Nous n’en sommes qu’aux prémices.
Le développement de :
- la VoD ;
- des format 4K ;
- de la 5G ;
- du jeu vidéo streamé ;
va augmenter considérablement notre consommation de bande passante dans les années à venir.
Des impacts surtout dans la fabrication des TV
Cette consommation de données se traduit actuellement par des impacts relativement contenus : de 6 à 380 fois moins que la fabrication d’une télévision :
- Réchauffement global : 69 fois moins
- Tension sur l’eau douce : 371 fois moins
- Contribution à l’épuisement des sources d’énergie primaire : 6,5 fois moins
- Contribution à l’épuisement des ressources abiotiques : 30 fois moins
Ce constat est important pour ne pas détourner l’attention de la principale source d’impacts en France : la fabrication des terminaux des utilisateurs qui permettent de manipuler et stocker ces données qui transitent par nos box.
C’est donc surtout le renouvellement de sa TV (vers une TV 4K), de son smartphone (vers un 5G) et plus généralement des équipements qui manipulent ces données qui génèrent les principaux impacts associés à ces données.
Comment agir ?
Tant que vous ne changez pas d’équipement, que vous consommiez beaucoup ou pas du tout de données ne change pas grand-chose en terme d’impacts : vous disposerez simplement d’une bande passante plus ou moins importante à un instant t.
Pour disposer d’une bande passante suffisante au quotidien, sans avoir à déployer inutilement la 5G, il faut donc adopter une consommation sobre de données.
Cela ne signifie pas tout arrêter, mais plutôt :
- savoir se contenter de basse résolution et de flux audio plutôt que vidéo quand c’est possible ;
- prendre conscience que la TV via sa box DSL a exactement le même impact que Netflix (à méditer)
Bref, arrêtons d’écouter Youtube !
Source : GreenIT.fr avec https://decisiondata.org/news/report-the-average-households-internet-data-usage-has-jumped-38x-in-10-years/ et https://www.fcc.gov/reports-research/reports/measuring-broadband-america/measuring-fixed-broadband-eighth-report