Data center : seulement 6% de hausse en 8 ans
Les besoins en calcul ont explosé ces dernières années. Ils ont été multipliés par 6 entre 2010 et 2018 au sein des centres informatiques, tandis que le trafic réseau a été multiplié par 10 et la capacité de stockage par 25.
Avec une telle augmentation, on pourrait s’attendre à une hausse à l’avenant de la consommation électrique. Mais ce n’est pas le cas. Malgré cette forte croissance, la consommation électrique des centres informatiques n’a quasiment pas progressé entre 2010 et 2018 : de l’ordre de 6 % selon J.G. Koomey et d’autres scientifiques qui publient une récente étude dans Science.
Des progrès majeurs en terme d’efficience énergétique
Cette situation n’est pas étonnante car, sur la même période, selon Koomey et son équipe, l’efficience énergétique des serveurs a été multipliée par 4. C’est-à-dire qu’un même serveur délivre 4 fois plus de calculs pour la même consommation d’électricité.
En parallèle, la majorité des centres informatiques conçus ces 10 dernières années ont mis en œuvre différentes techniques – confinement, équipements compatibles ASHRAE, etc. – pour réduire leurs besoins en refroidissement et utiliser le froid extérieur (free cooling). Le PUE (Power Usage Effectiveness) d’un centre informatique récent à ainsi été divisé par 2 en 20 ans, passant de 3 à 1,5.
Tassement autour de 1 % de la consommation mondiale
Au final, en hausse de 6 % entre 2010 et 2018, la consommation électrique des centres informatique plafonne à 205 TWh par an (dont 130 TWh pour les équipements informatiques), soit environ 1 % de la consommation électrique globale.
Cette étude confirme le tassement observé depuis bientôt 5 ans. La consommation électrique des centres informatiques a doublé entre 2000 et 2005, augmenté de 56 % entre 2005 et 2010, puis elle a atteint un plateau à partir de 2010.
La part toujours plus importante des terminaux
Depuis 10 ans, nous observons ce tassement dans nos études, notamment celles de 2015 et plus récemment celle sur l’empreinte environnementale du numérique mondial publiée en octobre 2019.
Mécaniquement, alors que la terre entière s’équipe de smartphone, d’objets connectés et autres TV géantes, d’année en année, la part des terminaux, et surtout du réseau, dans le bilan environnemental global du numérique mondial ne cesse d’augmenter.
Source : GreenIT.fr et https://science.sciencemag.org/content/367/6481/984.full