Le numérique est une ressource non renouvelable
Avec cette série de 3 articles, je souhaite vous amener à considérer le numérique comme une ressource critique, non renouvelable, en voie d’épuisement, et pour laquelle il est urgent de créer une articulation entre high et low tech numérique.
Commençons par le caractère non renouvelable du numérique.
On considère généralement comme non renouvelables les ressources naturelles abiotiques – c’est à dire les minerais, terres arables et autres énergies fossiles – qui ont nécessité un processus géologique long (centaines de milliers à millions d’années) pour être fabriqués par la nature.
Depuis des décennies, les scientifiques nous alertent sur la confrontation entre notre échelle de temps (anthropique) et l’échelle géologique : notre demande en ressources abiotiques est tellement forte que nous sommes entrain d’épuiser tous les stocks, notamment ceux de minerais, d’énergies fossiles, et de terres arables.
Sans minerai : comment fabriquer nos ordinateurs ?
En tout logique, les biens fabriqués à partir de ressources abiotiques sont eux aussi non renouvelables.
A l’échelle de quelques générations d’êtres humains (1 à 5 selon les matières premières), il ne sera plus possible de fabriquer ces biens.
C’est le cas notamment du numérique dont les appareils – smartphones, ordinateurs, écrans, etc. – sont de grands consommateurs de minerais et d’énergie fossile. Nous ne serons bientôt plus capables de fabriquer ces équipements car les stocks de matières premières s’épuisent très rapidement.
Les premières pénuries d’ici quelques années
En mai dernier, Elon Musk, emblématique patron de Tesla, alertait les pouvoirs publics américains sur une probable pénurie de métaux “critiques” d’ici quelques années tout au plus.
En concurrence directe avec les fabricants d’équipements numériques, les constructeurs automobile craignent notamment une pénurie sur des ressources tels que le cuivre, le cobalt, et le lithium. Pour ne donner qu’un seul exemple, selon le BSRIA, les assistants vocaux personnels devraient mobiliser 1,5 million de tonnes de cuivre en 2030 contre 38 000 aujourd’hui.
Numérique : une ressources non renouvelable, mais aussi, épuisable
Le fait que le numérique soit non renouvelable ne serait pas problématique si cette ressource ne subissait pas les affres du temps. Malheureusement, la durée de vie des équipements est ne chute libre. Comparée au début de l’informatique personnelle, la durée de vie d’un ordinateur a été divisée par 2 ou 3 et celle d’un téléphone par 20.
En tant que ressource, le numérique est donc aussi épuisable. Car, même en les réparant – ce qui est devenu très difficile – les appareils finissent par rendre l’âme.
Suite à cette prise de conscience, nous devrions prendre les mesures qui s’imposent pour réduire nos besoins et allonger au maximum la durée de vie des équipements. Car, comme nous le verrons dans un prochain article, en plus d’être épuisable et non renouvelable, le numérique est aussi une ressource critique pour notre la civilisation.
Source : GreenIT.fr