Travail forcé : encore des progrès à faire chez Cal-comp
Alors que les conditions de travail dans l’industrie électronique s’améliorent à certains égards, des pratiques douteuses restent malheureusement bien ancrées.
3 mois de salaire pour avoir le droit de travailler
Dans plusieurs pays d’Asie, les personnes qui souhaitent travailler dans une des usines des géants de l’électronique doivent passer par des agences de recrutement qui jouent les intermédiaires. Elles extorquent jusqu’à trois mois de salaires et confisquent les papiers d’identité. Ces pratiques conduisent à des risques de servitude pour dette et au travail forcé.
C’est dans ce contexte qu’Electronics Watch, fédération internationale d’acheteurs publics, et son partenaire de monitoring, le Migrant Worker Rights Network (MWRN), documentent depuis plus de deux ans des pratiques de ce type dont les travailleurs birmans sont victimes pour obtenir un emploi chez Cal-Comp Electronics (Thaïlande).
HP fait pression pour améliorer la situation
Electronics Watch a communiqué ces constats et ses recommandations à New Kinpo Group [1], la maison mère de Cal-comp, ainsi qu’à leurs clients et à la Responsible Business Alliance (ex EICC) à laquelle NKG est affiliée.
HP, un des principaux clients de Cal-Comp, est ainsi parvenu à éliminer certains abus : des passeports et documents d’identité ont été rendus aux ouvriers et les frais exigés par les agences de recrutement (dont les montants allaient jusqu’à 850 euros, soit environ 3 mois de salaire), leur ont été en partie restitué.
Ces frais conduisaient à des risques de servitude pour dette et au travail forcé.
Assurer un monitoring en amont et en aval du recrutement
Cependant, des abus persistent. Electronics Watch demande donc à Cal-Comp et aux autres parties prenantes de travailler de façon constructive et transparente avec le MWRN ou avec d’autres organisations civiles équivalentes afin de garantir les droits des travailleurs migrants.
L’ONG estime que le contrôle des frais de recrutement devrait commencer bien avant le processus de recrutement et continuer au moins 6 à 12 mois après l’arrivée des salariés chez Cal-Comp.
Le rapport et la recherche d’Electronics Watch ont été financés par les contributions des acheteurs publics affiliés à Electronics Watch.