Bitcoin : une monnaie virtuelle, une pollution réelle
Si le minage de minéraux est désormais un enjeu environnement et sociétal visible pour le grand public ( voir https://www.greenit.fr/2017/03/21/les-impacts-du-numerique-en-bd/ ou https://www.greenit.fr/2017/05/02/apple-vers-fin-minage/ ), une nouvelle forme de minage impacte de plus en plus notre planète. Il s’agit du minage de crypto-monnaie, et principalement de la première d’entre elle, le bitcoin.
Pour rappel : « le bitcoin est une monnaie cryptographique et un système de paiement pair-à-pair inventé par Satoshi Nakamoto, qui annonce l’invention en 2008 et publie le logiciel open-source en 2009. Les bitcoins sont créés conformément au code source du logiciel, en rétribution du traitement des transactions. Certains utilisateurs mettent à contribution leur puissance de calcul informatique afin de vérifier, d’enregistrer et de sécuriser les transactions dans la chaîne de blocs. Cette activité, appelée minage, permet aux participants d’être rémunérés, pour chaque nouveau bloc validé, par des bitcoins nouvellement créés et par les frais des transactions traitées3. Les bitcoins peuvent ensuite être échangés contre d’autres monnaies, biens ou services. Le prix de la crypto-monnaie, est fixé principalement sur des places de marché spécialisées et fluctue selon la loi de l’offre et de la demande. » (Source wikipedia)
Et c’est bien là que réside le problème. Aujourd’hui, le nombre de transactions journalières dépasse régulièrement les 300 000 et le bitcoin s’échange aujourd’hui aux alentours de 4000 dollars. De quoi inciter à une nouvelle ruée vers l’or … virtuel.
La consommation du bitcoin serait de l’ordre de la consommation électrique d’un pays comme l’Irlande.
minage du bitcoin
L’époque des mineurs particuliers est révolue, place à l’industrialisation de masse et une effroyable consommation d’énergie. La consommation du bitcoin serait de l’ordre de la consommation électrique d’un pays comme l’Irlande. Et cette dépense d’énergie devrait continuer d’exploser, au même rythme que la popularité de la crypto-monnaie.
Selon les sources, le réseau Bitcoin consommerait à elle seule 100 fois la puissance utilisée par l’ensemble des serveurs de Google (environ 1.5 milliards d’utilisateurs) contre 1.5 millions pour le bitcoin !
Les perspectives sont tout aussi effrayantes. « Imaginons que les monnaies de type bitcoin se généralisent. La masse monétaire mondiale en circulation aujourd’hui est estimée à 11 000 milliards de dollars. La consommation d’énergie correspondante devrait donc s’élever à plus de 4000 GW, soit 8 fois la consommation électrique de la France, et deux fois celle des États-Unis », écrivent sur theconversation.com Fabrice Flipo et Michel Berne, de l’Institut Mines – Télécom.
Une transaction en bitcoins dépenserait 3 994 fois plus d’énergie que la même transaction via une carte bancaire classique
(https://motherboard.vice.com/en_us/article/ypkp3y/bitcoin-is-still-unsustainable).
Les plus grands industriels en électronique se lancent dans le business juteux des cartes dédiées (Asus, NVidia et AMD) en optimisant les calculs de minage, mais l’effet rebond se tapi derrière.
L’engouement est tel que des fermes de minages apparaissent un peu partout (et principalement en Chine) avec comme promesse des millions faciles ne coutant que l’énergie des machines sollicitées.
Aujourd’hui des fermes de plusieurs bâtiments s’installent dans des provinces avec la promesse d’électricité bon marché (Chine, Islande, …)
De jeunes entrepreneurs envisagent même de lancer des services de minage de cryptomonnaies « à la française ». Espérons que l’aspect environnemental soit rapidement pris en compte.