Quelle est l’empreinte numérique d’un salarié ?
Le Club Green IT et ses partenaires – Collège des Directeurs Développement Durable (C3D), e-RSE.net et WWF France – ont quantifié l’empreinte environnementale liée à l’activité numérique d’un salarié dans une grande entreprise, privée ou publique, en France.
Evalué dans le cadre du Benchmark Green IT 2017, le bilan est lourd avec, par salarié et par an :
- 5 300 litres d’eau (880 packs d’eau de 6l, soit 4 par jour ouvré).
- 3 500 kWh d’énergie (80 ampoules de 25W allumées 220 jours x 8h) ;
- 360 kg de gaz à effet de serre (2 400 kms en voiture soit 11 kms x 220 jours).
Si on prenait en compte l’eau verte associée au papier, il faudrait multiplier le bilan eau par 4. Et si les prestations de service externalisées auprès de tiers étaient prises en compte, le bilan GES serait au moins deux fois plus important.
La fabrication concentre les impacts
Les impacts ont lieu essentiellement lors de :
- La fabrication des matériels (57 % des émissions de GES) et dans les déplacements des collaborateurs IT (19 %) ;
- La fabrication du papier et de l’électricité (61 % de la consommation d’eau) ;
- L’alimentation électrique des équipements (63 % du bilan énergétique).
« Si les défis environnementaux liés à la fabrication et à la gestion des outils numérique ne sont pas pris en compte ou mal traités, nous nous exposons à une augmentation considérable de notre empreinte et de ses conséquences, parmi lesquelles la dégradation des écosystèmes, l’épuisement de nos ressources et l’augmentation du réchauffement climatique »
rappelle Aurélie Pontal, responsable partenariats WWF.
Trois actions simples et efficaces
Heureusement, l’étude montre que trois actions permettent de réduire significativement l’empreinte numérique d’un salarié :
- Allonger la durée de vie des matériels en favorisant le réemploi ;
- Réduire les volumes d’impressions et choisir un papier recyclé labellisé FSC ou Blue Angel ;
- Utiliser une électricité fabriquée à partir d’une énergie primaire renouvelable (hydraulique, éolien, etc.).
Ces trois actions sont simples, rapides et peu onéreuses à mettre en œuvre. Le réemploi permet par exemple de réduire de 10 % à 20 % le bilan gaz à effet de serre du système d’information.
Au niveau social, trois axes de progrès se dessinent :
- Lier réemploi et performance sociale en privilégiant les acteurs de l’économie solidaire (handicap et insertion) ;
- Favoriser l’intégration des populations des plus fragiles lors de l’achat de prestations ;
- Intégrer / inclure plus d’utilisateurs internes et externes via la conception responsable de service numérique.
La conception numérique responsable, relais du Green IT
Enfin, parmi les nouveaux leviers identifiés par l’étude, la conception responsable de service numérique montre un potentiel très important, de l’ordre de 2 à 100 fois moins de ressources informatiques nécessaires, à tous les niveaux du système d’information.
« Les responsables produits qui conçoivent les services numériques qui sous-tendent de plus en plus notre quotidien doivent prendre le relais. Il ne s’agit pas que de sauver la planète, mais aussi de rester compétitif. Un service numérique éco-conçu et accessible a bien plus de chance de rencontrer son public et de le fidéliser. Et il coûte moins cher au quotidien et est donc plus rentable »
estime Denis Guibard, vice président du C3D, en charge du numérique.
Une synthèse du Benchmark Numérique Responsable 2017 est disponible ici : http://club.greenit.fr/benchmark2017.html
Sources : GreenIT.fr