La reprise des appareils électroniques reste difficile
Depuis 2006, tous les équipements électriques et électroniques (EEE) tels que les appareils électroménager, les ordinateurs, tablettes, télévisions et autres téléphones doivent être réemployés en première intention, à défaut, dépollués puis recyclés. C’est la directive européenne WEEE qui le dit.
Pour financer le dispositif, les consommateurs s’acquittent d’une éco-participation à chaque fois qu’ils achètent un nouvel appareil. Dans ce cadre, les fabricants et leurs distributeurs ont l’obligation légale de reprendre gratuitement les équipements rapportés par le consommateur lorsqu’il achète un nouvel équipement. C’est la règle de reprise « un pour un ». Pour les petits appareils tels que les téléphones, vous pouvez rapporter vos anciens équipements dans n’importe quelle boutique qui doit vous les reprendre.
Presque 10 ans après l’entrée en vigueur de cette législation, l’association de consommateurs CLCV s’est penchée sur ce dispositif. Ses conclusions ne sont pas bonnes.
Seulement 23 % de reprise en magasin !
Si 8 personnes sur 10 savent ce que recouvre les termes « éco-participation » et « reprise un pour un », le passage à l’action est plus difficile. Seulement 58 % des consommateurs ont identifié les meubles de collectes en libre accès (6 % de plus qu’en 2014). En magasin, 79 % des consommateurs disent avoir été informés de cette possibilité de reprise et seulement 23 % en ont bénéficié.
Mais c’est sur le web que les choses se gâtent sérieusement. Seulement 26 % des consommateurs indiquent que le site marchand leur a proposé la reprise de leur ancien appareil. Parmi eux, 64 % en ont bénéficié en 2015 contre 67 % en 2014, soit une baisse de 4 %. Dans certains cas, les consommateurs ont du payé pour cette reprise (censée être gratuite), avec des écarts allant de 5 euros à 234 euros !
Le réemploi n’est pas encore un réflexe
On connaît la destination des équipements en fin de première vie : 29 % sont stockés chez les consommateur, 21 % jetés en déchetterie, 16 % donnés à une connaissance, 8 % jetés aux encombrants, et 7 % revendus à un particulier. On a donc la quasi certitude que 23 % des appareils sont réemployés. Mais la majorité des 48 % collectés par la filière DEEE sont détruits, même lorsqu’ils sont fonctionnels ou pourraient être réparés. Les 29 % stockés chez les consommateurs sont généralement détruits car leur réemploi doit se faire dès la fin de la première vie. Ensuite, les appareils sont souvent jugés trop obsolètes pour être réemployés.
Développer le marché de l’occasion
Compte tenu des constats de l’étude de CLCV, il semble évident que le dispositif doit encore progresser sur deux aspects :
- une hausse du taux de collecte en augmentant le nombre de points de collecte et en amenant les consommateurs à déstocker rapidement les appareils qu’ils gardent chez eux sans s’en servir ;
- privilégier le réemploi, comme le demande explicitement la directive européenne WEEE et comme certains pays se sont engagés à le faire (voir notre article sur l’Espagne).
Merci à Vincent Courboulay pour l’alerte.
Source : GreenIT.fr, http://www.clcv.org/nos-enquetes/la-reprise-des-anciens-appareils-electriques-ou-electroniques-reste-difficile.html et http://www.clcv.org/images/CLCV/fichiers/dechets/CLCV-DEEE-2015-Evolution.pdf