Objets connectés : 400 TWh consommés chaque année
Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), à l’échelle mondiale, les équipements électriques et électroniques connectés ont consommé 400 TWh (térawattheures) d’électricité en 2013, uniquement lorsqu’ils étaient en veille. Nous n’avons pas encore eu le temps de vérifier ce chiffre, mais s’il s’avère vrai, il est particulièrement impressionnant : car c’est autant que la production annuelle de la totalité des 58 réacteurs nucléaires français (405 TWh en 2012) !
Comme le rappelle le rapport “More Data : Less Energy : Making Network Standby More Efficient in Billions of Connected Devices” (PDF) environ 14 milliards d’objets connectés sont déjà en activité dans le monde. Contrairement à des objets « passifs » ces équipements comme les box internet, les télévisions connectés, les compteurs intelligents, etc. cherchent en permanence à se connecter au réseau pour y publier ou y collecter des données. Tant et si bien que 80 % de la consommation électrique de certains équipements serait dédiée à cette tâche.
Un potentiel de réduction de 65 %
Selon Maria van der Hoeven, directrice de l’AEI, cette consommation électrique pourrait être réduite de 65 % en appliquant les principes de base de l’écoconception matérielle et logicielle. En Europe, la directive EcoDesign (ex. EuP puis ErP) impose déjà aux fabricants d’équipements électriques et électroniques de ne pas dépasser certaines consommation en veille. Elle pourrait, demain, imposer des seuils dans le cadre du maintient d’une connexion avec le réseau.
Dans la même veine, le consortium Green Touch a promis il y quelques années de diviser par 1 000 la consommation électrique des équipements réseau. Après la promesse marketing, on attend du concret !
Rappelons cependant que la consommation électrique sur la phase d’usage reste modeste au regard des autres étapes du cycle de vie, notamment pour les objets connectés de petite taille : tablette, smartphone, etc. La principale source d’économie d’énergie reste donc d’allonger la durée de vie de ces objets. C’est ce que nous vous expliquons ci-dessous.
La fabrication des équipements reste le principal poste de consommation
Les progrès à venir ne feront que renforcer le constat que font toutes les ACV multicritères : les impacts environnementaux des équipements informatiques et télécoms se concentrent presque toujours lors de la fabrication. Et les principaux impacts sont l’épuisement des ressources non renouvelables et les différentes formes de pollution, pas le changement climatique (et encore moins le changement climatique lié à la consommation d’énergie sur la phase d’utilisation).
Légende : Contribution des différentes phases du cycle de vie d’une unité centrale de PC coréen à chaque catégorie d’impact, avec un taux de recyclage de 46 % (source : Choi et al, 2006).
Source : http://www.iea.org/publications/freepublications/publication/MoreData_LessEnergy.pdf, GreenIT.fr et EDF.com