DCEM : un PUE normalisé
[ ———————————–
A LIRE ATTENTIVEMENT :
Certains propos tenus dans cet article sont faux. Nous préparons un article qui sera publié en septembre 2014 pour vous expliquer pourquoi le DCEM n’est pas un PUE normalisé.
Nous vous prions de bien vouloir accepter nos excuses pour cette confusion.
————————————-]
Ca y est : le PUE est désormais un standard européen. L’ETSI (European Telecommunications Standards Institute) vient en effet de proposer un indicateur d’efficacité énergétique des data centers qui ressemble comme deux gouttes d’eau au Power Usage Effectiveness (PUE) du Green Grid. Voir le document ici (PDF).
Dénommé Data Center Energie Management (DCEM), ce dernier s’appuie sur 2 indicateurs de plus faible granularité. Le DCP pour Data Center Performance et le Data Center Gauge.
- Le DCP indique un niveau de performance énergétique du centre de données en rapportant la consommation électrique des équipements informatiques et télécoms à la consommation électrique totale. C’est l’équivalent du PUE tel que défini par le Green Grid.
- Le Data Center Gauge (DCG) classe quant à lui les centres de données en 4 tailles – de S à XL – en fonction de leur consommation électrique.
Deux autres indicateurs permettent de calculer le DCEM. REUSE prend en compte les calories réutilisées et REN la part d’énergie renouvelable utilisée.
La combinaison du DCG, du DCP, de REUSE et REN permet de créer un cinquième indicateur « macro » : le Data Center Energy Management (DCEM). Ce dernier est une sorte de PUE normalisé.
Le DCP peut être inférieur à 1 !
Contrairement au PUE, le DCP peut être inférieur à 1, notamment si le centre de données valorise sa production de calories (REUSE) et produit lui-même de l’électricité à partir de sources renouvelables (REN).
Autre évolution par rapport au PUE, les centre de données sont classés en fonction de leur consommation annuelle. Ainsi, un petit centre de données qui consomme moins de 2 Gigawattheure (GWh) par an sera de taille S. Pour atteindre la taille XL, il faut consommer plus de 20 GWh par an.
Enfin, l’ETSI distingue les « vieux » centres de données construits avant 2005, des centres de données plus récents, construit après 2005. Cette date a été retenue car elle correspond à l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto.
Une étiquette énergétique de A à I
En combinant la taille avec à l’année de construction, on obtient une classe de centre de données. A chaque classe de centre de données est associée une étiquette énergétique standardisée, identique dans l’esprit à celle collée sur les réfrigérateurs et autres machines à laver le linge.
Ces classes énergétique vont de A (très bonnes efficacité énergétique) à I (très mauvaise efficacité énergétique). La valeur varie de A pour une centre de données construit avant 2005 et dont le DCP est inférieur à 1 et I pour un DCP supérieur à 2,7.
Comme pour les habitations anciennes, de nombreux centres de données afficheront donc une efficacité énergétique inférieure à la plus mauvaise note possible. Car il n’est pas rare de trouver des centres de données construits il y a plus de 20 ans mais toujours en production et dont le PUE dépasse allègrement 3, voir 4 ou 5.
L’échelle de l’ESTI est cependant intéressante car elle propose de nombreuses classes entre 1,3 (classe C) et 2 (classe G). C’est dans cette plage que devraient se concentrer la plupart des centres de données. Au dessus (classe A et B), vous faites partie des très bons élèves. En dessous (H et I), il y a certainement des actions simple à mener pour améliorer significativement l’efficacité énergétique de votre centre de données.
Le tier n’est toujours pas pris en compte
Reste que ces classes ne sont pas associées à un niveau disponibilité. Or, mécaniquement, un centre de données hautement disponible (à partir de tier 3) ne pourra pas afficher un aussi bon DCP qu’un centre de données moins disponible (tier 2 par exemple).
Par ailleurs, la saisonnalité et la zone géographique d’implantation du centre de données devraient également être pris en compte pour calculer le DCEM. Cela permettrait de tenir compte des contraintes climatiques, car obtenir un bonne efficacité énergétique au Brésil ou en Norvège, ne requiert pas les mêmes efforts…
source : GreenIT.fr