Embouteillages : 934 euros par an à Paris
Selon une récente étude*, les embouteillages coûteraient plus de 5,6 milliards d’euros à la France, soit 623 euros pour chaque foyer se déplaçant en voiture. Ce coût global est le résultat de l’addition des coûts directs (en carburant et en temps perdu) et indirects (répercussion sur les prix des biens et services vendus par les entreprises).
Les coûts dans le détail
Coûts directs (carburant et temps)
– Carburant : plus de 530 millions d’euros, l’équivalent de 68 euros de carburant par voiture pour les 7,8 millions de conducteurs français.
– Temps : le coût du temps passé dans les embouteillages se chiffre en moyenne à 431 euros par conducteur, soit une facture totale de 3,3 milliards d’euros pour le pays.
Coût indirect (hausse des prix des biens de consommation courante)
– Chaque jour, les véhicules d’entreprises ou de transport de marchandises représentent 19 % du trafic sur les routes.
– Le coût indirect total lié à la hausse des prix des produits et des services imposée par les entreprises françaises s’élève à 1,7 milliards d’euros, soit 147 euros par foyer chaque année.
Le coût des embouteillages flambe à Paris
Seuls 43 % des 11,6 millions d’habitants résidant à Paris se rendent au travail en voiture. Pourtant, Paris concentre 40 % des bouchons à elle seule. Chaque année, les conducteurs passent 57,8 heures bloqués dans les bouchons parisiens. Dans les faits, le Parisien moyen passe l’équivalent de près de deux semaines ouvrées dans les embouteillages.
Quels en sont les coûts ?
– Rester immobilisé dans les bouchons à Paris coûte 11,7 euros de l’heure contre une moyenne nationale de 9,5 euros.
– Les coûts annuels pour les foyers se rendant au travail en voiture sont plus élevés à Paris, se montant à environ 934 euros chaque année (coûts directs et indirect additionnés).
– En termes de coûts directs induits par les bouchons, les déplacements en voiture à Paris seuls font perdre 1,8 milliard d’euros à l’économie française. Dans le détail, sur 10 euros gaspillés à cause de la circulation en France, 4,5 euros environ sont imputables à la capitale.
Covoiturage et travail à distance
A cette analyse économique, il faut ajouter l’impact environnemental. Pour rappel, les transports et la construction (bureaux, logement) représentent près de 50 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France. Et ce sont les deux seuls postes qui augmentent continuellement.
Limiter les embouteillages est donc crucial pour réduire les émissions de GESdes français. L’étude plaide donc indirectement pour le développement du covoiturage et du travail à distance (réunion et télétravail).
Le sujet du covoiturage est clé car le remplissage moyen d’un véhicule (5 places dans la majorité des cas) n’est que de 1,27 passager par trajet. Or, il suffirait de doubler le taux de remplissage des véhicules pour résorber plus de 75 % des embouteillages et diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre par trajet en voiture.
Quant au télétravail, il n’est pas encore démontré qu’il soit bénéfique pour l’environnement car de nombreux effets rebonds y sont associés. En revanche, les réunions à distance, surtout s’il s’agit de déplacements moyenne et longue distance, sont particulièrement bénéfiques pour l’environnement.
* menée par INRIX, fournisseur international d’info-trafic et d’aide à la conduite, et par le cabinet d’études britannique Centre of Economics and Business (Cebr).