Utilisez vos vieux ordinateurs énergivores le plus longtemps possible
Alléluia ! Une étude scientifique indépendante, menée par l’Öko-Institut en Allemagne, confirme ce que nous savions déjà depuis des années : la fabrication des appareils électroniques, notamment des ordinateurs portables, concentre les nuisances environnementales (émissions de gaz à effet de serre, pollutions, épuisement des ressources non renouvelables, etc.).
Selon cette étude, pour une durée de vie active de 5 ans, la phase de production d’un ordinateur portable comptabilise en moyenne 56 % des émissions de gaz à effet de serre (214 kg CO2eq) contre 36 % pour son utilisation (138 kg CO2eq). Evidemment, ces chiffres tiennent compte d’un kWh électrique allemand très carboné sur la phase d’utilisation. Comme nous vous le démontrions il y a quelques temps déjà, dans le cas de l’hexagone, la fabrication d’un ordinateur portable émet près de 90 fois plus de gaz à effet de serre qu’un an d’utilisation en France et 70 ans pour un ordinateur de bureau.
Les chercheurs estiment que si un nouvel ordinateur portable est 10 % plus efficace sur le plan énergétique qu’un ancien modèle, les émissions générées par la production, la distribution et son élimination ne compenseraient cette efficacité qu’au bout de 41 années d’utilisation. Toutefois, si l’amélioration d’un nouvel ordinateur portable en matière d’efficacité énergétique dans la phase d’utilisation est de 70 %, la période d’amortissement peut être ramenée à environ 13 ans.
Allonger la durée de vie active
En bref : remplacer un ordinateur portable qui fonctionne par un modèle plus récent et moins énergivore n’a aucun intérêt pour l’environnement. Pire, cette approche alourdit l’empreinte écologique. « En ce qui concerne l’environnement et le potentiel de réchauffement de la planète, il n’est pas opportun d’acheter un nouvel ordinateur portable au bout de quelques années seulement, même si l’efficacité énergétique supposée de ce nouvel appareil repose sur des technologies de pointe » confirment les scientifiques.
Voilà qui renforce le message que nous faisons passer depuis 8 ans sur GreenIT.fr : la clé du Green IT, c’est l’allongement maximum de la durée de vie active des équipements.
Bientôt l’énergie grise prise en compte
C’est dans ce contexte que la Commission Européenne examine la possibilité de faire évoluer certaines directives, notamment ErP (Enery related Products) qui ne prend en compte, pour le moment, que la consommation d’énergie sur la phase d’utilisation.
La prise en compte de l’énergie grise changerait complètement la donne : plutôt de se concentrer uniquement sur les économies d’énergie, comme c’est le cas aujourd’hui, les fabricants seraient poussés à améliorer :
– la maintenabilité et l’évolutivité de leurs équipements,
– une construction plus modulaire,
– une conception axées sur le reconditionnement et la réutilisation des composants,
– la disponibilité de pièces de rechange,
– la durée des périodes de garantie minimales.
Bref, à lutter contre l’obsolescence artificielle sur laquelle ils s’appuient aujourd’hui, épaulés par les éditeurs de logiciels, pour vendre plus d’unités chaque année.
Source : http://www.oeko.de/publikationen/dok/1192.php?id=&dokid=1584&anzeige=det&ITitel1=&IAutor1=&ISchlagw1=&sortieren=&dokid=1584
Via : http://www.euractiv.com/node/515121