Le quartz, support de stockage d’avenir
Hitachi a-t-il inventé le stockage perpétuel à faible coût ? En 2009, le conglomérat japonais avait déjà démontrer la possibilité de stocker des informations numériques sur des plaques constituées de cristaux de quartz. Mais la densité et la vitesse de gravure n’étaient pas suffisantes pour espérer des applications concrètes.
Le fabricant vient de publier des résultats très encourageants. Son nouveau prototype est capable de stocker 40 Mo de données sur un support de 4 cm2 épais de deux millimètres, soit la même densité qu’un CD. La gravure s’effectue 100 points à la fois contre un seul auparavant. Même si l’on est encore très loin de la densité des disques durs actuels, cette technologie présente deux avantages majeurs.
Le seul support numérique pérenne
D’une part, contrairement aux autres supports de stockage, le quartz est d’une résistance et d’une pérennité à toute épreuve. Alors que les disques durs ont une durée de vie de quelques années et les CD et DVD de 5 à 15 ans, le quartz est un support inerte qui se conserve pendant des centaines de milliers d’années sans s’altérer, même exposé à des ondes radio ou à la plupart des produits chimiques. Mieux, il résiste à une température de 2 000 degrés Celsius pendant près de deux heures. Plutôt pratique en cas d’incendie. « Les données seront conservées tant que le verre ne sera pas brisé » résume Takao Watanabe, chercheur travaillant sur le projet chez Hitachi.
Une très faible consommation d’énergie
D’autre part, cette technologie ne consomme pas d’énergie lorsque les données ne sont pas accédées. Or, avec l’explosion des volumes de données à stocker, la facture électrique des baies de stockage n’en finit plus de grimper. Si la densité progresse, ce support pourrait donc être un excellent compromis entre les bandes magnétiques (qui s’altèrent avec le temps mais ne consomment pas d’énergie) et les disques durs capacitifs (qui consomment de l’énergie).
Le principal défi à relever est l’augmentation de la densité de stockage. Pour l’instant, Hitachi s’est contenté d’empiler 4 galettes de quartz pour atteindre 40 Mo. Mais le fabricant estime qu’il n’existe pas de limite théorique au nombre de couches empilées. Les premières applications concrètes devraient voir le jour d’ici 3 ans pour la conservation de documents stratégiques, notamment les archives et les documents critiques des Etats qui sont aujourd’hui conservés sur du papier.
Source : http://phys.org/news/2012-09-japan-hitachi.html via l’AFP