Les TIC anxiogènes ?
Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) libèrent-elles les utilisateurs comme les machines étaient censées libérer l’homme ? C’est la question que se posent la Direction générale du travail (DGT) et le centre d’analyse stratégique (CAS) dans un rapport publié il y a quelques jours.
La réponse est mitigée. D’un côté, les utilisateurs gagnent du temps grâce à un accès facilité aux informations et à des canaux de communication instantanés. Il est ainsi possible de trouver plus rapidement des solutions à des problèmes urgents ou de prendre une décision. Mais, « des exemples récents ont conduit à mettre en accusation les TIC dans la dégradation des conditions de travail, qu’il s’agisse de son intensification, d’un contrôle accru lié à la multiplication des traces informatiques ou d’une perte d’autonomie des opérateurs face à des procédures rigides et informatisées » notent les auteurs de « L’impact des TIC sur les conditions de travail ».
Selon eux, les TIC exposent les utilisateurs à des risques psychosociaux. Ces risques potentiels s’expriment notamment lorsqu’il y a une forte dichotomie entre les méthodes de management et le système d’information mis à la disposition des utilisateurs. Car, révèle le rapport, les TIC amplifient les effets du managements. Cinq risques ont été clairement identifiés :
• une augmentation du rythme et de l’intensité du travail ;
• un renforcement du contrôle de l’activité pouvant réduire l’autonomie des salariés ;
• un affaiblissement des relations interpersonnelles et/ou des collectifs de travail ;
• le brouillage des frontières spatiales et temporelles entre travail et hors-travail ;
• et enfin une surcharge informationnelle.
Face à ces risques, dont l’impact financier est potentiellement important pour les entreprises (arrêt maladie, etc.), la DGT et le CAS formulent plusieurs recommandations. Ils conseillent notamment de « considérer les systèmes d’information comme un outil d’aide au travail des salariés », de « renforcer l’effort des entreprises en matière de formation continue de leurs salariés », « d’intégrer des utilisateurs des TIC et les DRH dans les divers projets », et de « développer des dispositifs de régulation interne des usages des TIC dans les entreprises ».
Certaines entreprises appliquent déjà certains de ces conseils. C’est notamment le cas de Volkswagen qui éteint ses serveurs BlackBerry le soir pour réduire le stress de ses collaborateurs.
source : http://www.indexel.net/actualites/les-tic-seraient-elles-anxiogenes-3548.html