Une charte pour le développement durable des Télécoms
Gros consommateur d’énergie, les opérateurs télécoms étaient dans la ligne de mire du gouvernement depuis le Grenelle de l’Environnement (cf article du Figaro ci-dessous), ce qui constitue la genèse de cette charte d’engagement volontaire.
Pour résumer, la charte s’appuie sur les études IDATE et BCG et s’articule autour de deux thèmes majeurs :
- La réduction de l’empreinte environnementale des TIC, efforts principalement tournés vers la sobriété énergétique des équipements
La promotion des TIC pour aider la baisse de l’empreinte environnementale des français
La Fédération Française des Télécoms commence donc par s’engager à … augmenter sa consommation. En effet, la charte prévoit une augmentation de la consommation électrique pour atteindre 8,6 TWh/an en 2012 (contre 7,2 TWh/an en 2009). Il faut dire que la consommation électrique du secteur est passée de 6,7 TWh/an en 2008 à 7,2 TWh/an en 2009, soit 7,5% d’augmentation en seulement 1 an. Une augmentation qui est principalement liée à la multitude de « box » installées par les opérateurs. En 2020, la fédération s’engage à baisser la consommation à 7,6 TWh/an en 2020, soit 5% de plus qu’aujourd’hui.
Passons alors rapidement sur les mesures qui prêtent à commentaire : le recyclage des téléphones mobiles encore très timide(485 000 mobiles recyclés en 2009 contre 15 à 20 millions de terminaux vendus sur la même période), l’affichage environnemental qui reste anecdotique, ou encore la dématérialisation des factures clients dont le bénéfice environnemental n’est pas si évident.
Parmi les mesures intéressantes, on soulignera plutôt :
- L’engagement des opérateurs dans la démarche « Code of Conduct for Datacenters » et la stabilisation de la consommation d’énergie dans les centres de données et les réseaux fixes, en particulier en s’engageant à mettre en place des indicateurs : PUE, consommation globale, …
- Une baisse de presque la moitié de la consommation des « box » grand public (1,6 TWh/an pour 19,6 Millions de box en 2008 contre un objectif de 2,5 TWh/an pour 50 millions de box en 2020)
- La création d’indicateurs de suivi des réductions des émissions de GES liées à l’utilisation des TIC (lesquels, comment ?)
- La promotion de l’allongement de la durée de vie des équipements, produits et terminaux. Point crucial pour les terminaux mobiles dont la durée de vie est inférieure à 2 ans.
- La mise en place d’un standard commun d’évaluation de la RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) des fournisseurs, et ce dès 2010.
- La publication annuelle d’un rapport pour communiquer les efforts entrepris.
Disons-le clairement, l’initiative de la fédération est louable même si elle est timide, et la critique est facile. Mais il faut bien avouer que le document oscille entre déclarations d’intention, objectifs difficilement mesurables et réels engagements chiffrés.
Il faut souligner également que l’on ne sait pas grand-chose sur les conditions d’adhésion à la charte, la gouvernance et les obligations des « volontaires » qui y adhéreront. Mais il y a, à coup sur, une opportunité à saisir pour ceux qui la mettront réellement en œuvre.
La réussite de la charte dépendra de l’usage qu’en fera chaque opérateur et de la volonté de la Fédération à la faire appliquer, nous ferons le bilan dans quelques mois.
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