512 processeurs Atom dans un serveur
La société californienne SeaMicro vient d’annoncer la prochaine disponibilité d’un serveur d’un type nouveau, privilégiant la puissance par le nombre à la force de calcul brute.
En effet, le SM10000 propose une architecture particulière comptant au total 512 processeurs Intel Atom Z530, cadencés à 1,6 GHz, traditionnellement utilisés dans les notebooks et autres petits nettops compte tenu de leur basse consommation et de leur coût abordable pour des performances nominales modestes mais satisfaisantes.
Le serveur, au format 10U, intègre donc :
- 64 cartes mères, rassemblant 8 processeurs équipés de leur chipset et de leur RAM dédiée (1 à 2 Go),
- 8 cartes de stockage, permettant l’intégration de 64 disques durs standard ou SSD au format 2,5 pouces,
- 8 cartes Ethernet, assurant la liaison avec le réseau extérieur par des liens de 1 Gb/s pour 64 ports ou 10 Gb/s en se limitant à 16 ports.
Des contrôleurs spécifiques, développés par SeaMicro, intégrés au sein des cartes mères et réseau, permettent de virtualiser entièrement les ressources externes aux processeurs (stockage et network) et assurent un équilibrage dynamique de la charge sur l’ensemble des CPU disponibles en les regroupant à la volée en autant de machines virtuelles différentes que nécessaire. Les communications internes entre les différentes cartes (mères, stockage, réseau) transitent à 1,28 Tb/s via une interface propriétaire.
Cette architecture est pilotable par un logiciel assurant l’administration de la machine et la définition de la répartition de charge. Elle permet alors de substituer le SM10000 à un serveur traditionnel sans modification logicielle.
En ayant recours à des processeurs économes et en évitant de dupliquer inutilement les ressources, SeaMicro parviendrait à gain en énergie consommée de près de 75 %.
Ainsi, selon le constructeur, la consommation globale d’une telle machine, à même de remplacer 40 serveurs 1U, ne dépasserait pas 2 kWh.
Reste alors à identifier les contextes d’utilisation d’un tel ensemble, vraisemblablement calibré pour répondre à des sollicitations simples (peu calculatoires) mais nombreuses. Selon le PDG de Seamicro, "l’Atom se révèle bon face aux problèmes ordinaires, et mauvais face aux problèmes difficiles. L’Internet est fait de problèmes ordinaires.".
En effet, il n’est sans doute pas nécessaire de solliciter un Intel Xeon ou un AMD Opteron hyper-cadencé, et donc énergivore, pour restituer à un internaute une page HTML statique, assurer un échange FTP ou faire transiter un e-mail. Aussi, pour optimiser le rapport performance par watt d’un data center, le recours au SM10000, disponible au 30 juillet prochain pour 139.000 $, peut être une solution ingénieuse.
On notera, pour conclure, que SeaMicro n’est pas le seul professionnel à travailler sur le sujet des serveurs ultra-denses regorgeant de puces modestes : Dell dispose d’une offre à base de Nano VIA (retenue par Online dans son offre Dedibox V3), d’autres se pencheraient sur des solutions à base d’ARM.
Source : SeaMicro