Le Green IT, plus qu’une mode ? Episode 2
Dans la première partie, nous avons vu que travailler uniquement sur les économies d’énergie n’a pas de sens. Il faut aussi prendre en compte le cycle de vie des matériels (DEEE) et gérer correctement leur fin de vie.
La réglementation DEEE
Les filières de traitement des matériels informatiques sont intégrées dans le cadre plus large des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE ou D3E). Afin de limiter les atteintes à la santé et à l’environnement provoquées par les DEEE, l’Union européenne a décidé de mettre en place en 2003 une réglementation visant à assurer une récupération et un traitement adéquat de ces produits.
Ces derniers peuvent en effet contenir des produits polluants ou dangereux pour la santé comme le cadmium, le plomb, le mercure, etc. Selon le décret du 20 juillet 2005, la responsabilité des producteurs s’applique uniquement pour la fin de vie des appareils mis sur le marché à partir du 13 août 2005.
Pour les autres DEEE dits ” historiques “, la responsabilité d’élimination revient au détenteur. De plus, il importe que les conditions de la fin de vie soient précisées dans le contrat de vente de nouveaux équipements professionnels.
Réutilisation, dépollution, recyclage et valorisation
Le traitement des matériels informatiques donne lieu à plusieurs possibilités : la dépollution, le recyclage, la valorisation, la réutilisation.
La dépollution
Cette opération consiste à enlever les composants dangereux qu’on ne peut pas traiter avec le recyclage : piles, accumulateurs, condensateurs, etc. Ces déchets dangereux sont envoyés dans des usines de traitement dédiées. Ainsi, on neutralise le produit pour pouvoir le recycler. La mise en décharge n’est qu’une conséquence résiduelle qui ne concerne pas les déchets dangereux.
Le recyclage
Une fois la dépollution effectuée, les DEEE seront broyés. On pourra alors récupérer la fraction de métaux ferreux, des métaux non ferreux et des plastiques qui peuvent être recyclés.
La valorisation
principalement énergétique lors de l’incinération.
La réutilisation (des appareils ou de leurs pièces).
C’est une priorité de la directive européenne avant même le recyclage ou la valorisation énergétique.
Une place est laissée au réemploi et à la réutilisation en France des appareils fonctionnant encore ou susceptibles d’être réparés. Dans ce cas, ce sont les collectivités, les éco-organismes ou les prestataires de traitement qui se mettent d’accord avec les associations d’insertion comme Envie ou Emmaüs déjà présentes sur ce secteur depuis de nombreuses années.
Une autre possibilité est d’envoyer des matériels dans des pays en voie de développement dans un but coopératif. Il est alors dans ce cas primordial de considérer la dimension ” déchets ” à l’arrière-plan. D’aucuns déguisent ainsi l’exportation de déchets dangereux à moindre coût, d’autant que le traitement sur place se fait dans des conditions plus que discutables pour les populations locales et pour l’environnement.
En guise conclusion
L’ensemble de ces enjeux doivent être pris en compte en amont, lors de l’établissement des règles Green IT. Il apparaît alors que la manière de traiter le sujet déborde du cadre de la DSI et touche directement la politique de l’entreprise. Le Green IT devrait donc s’intégrer dans une démarche de développement durable, qui déjà a largement dépassé l’effet de mode.