Marlowe : le super-calculateur écologique de Microsoft
Décidémment très en forme sur le sujet du Green IT depuis quelques mois, Microsoft vient de dévoiler le projet Marlowe.L’idée est simple : intégrer un maximum de puces basse consommation – Atom d’Intel ou Nano de VIA – au mètre carré. C’est donc une démarche diamétralement opposée à la densification des centres informatiques à base de processeurs surpuissants (Xeon d’Intel, Opteron d’AMD).
Cette démarche est intéressante à partir du moment où l’on peut gérer très efficacement la consommation électrique des puces en les (dés)activant rapidement en fonction de la puissance de calcul nécessaire. Un Atom d’Intel nécessite 2 à 4 watts en veille contre 28 à 37 lorsqu’ils sont allumés mais inactifs. Or Microsoft estime que ses serveurs sont inactifs 75% du temps.
L’éditeur estime en outre qu’un processeur Atom consomme 10% de l’énergie d’un Xeon pour une puissance de calcul brute de 25% de celle d’un Xeon. Du fait de la très faible dissipation thermique des Atom, les besoins en climatisation seraient moins importants. Au finale, le ratio wattheure consommés / puissance délivrée serait plus intéressant.
L’éditeur mise sur la granularité très fine du dispositif pour faire des économies d’énergie. Le prototype de Microsoft Research s’appuie sur des algorithmes d’intelligence artificielle pour analyser le comportement des processeurs (50 Atom d’Intel) en fonction de la charge de travail et tenter d’anticiper la mise en veille et le redémarrage des coeurs (5 à 45 secondes).
Un retour au bon vieux Cray, les économies d’énergie en plus ?
Cette approche revient à créer des super-calculateurs très modulaires dont l’architecture est parfaitement adaptée à la logique du cloud computing. Reste à inventer la couche logicielle qui sera capable de piloter finement plusieurs centaines ou milliers de coeurs. C’est tout l’objectif de la parallélisation introduite dans Windows 7.
Frédéric Bordage
Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.