Verizon crée son propre label énergétique
Les labels spécialisés tels que Energy Star (consommation électrique) ou plus globaux comme Epeat (éco-conception, consommation électrique, etc.) sont surtout adaptés aux PC et aux serveurs. Ils s’appliquent plus difficilement à l’infrastructure réseau et télécoms.
En l’absence d’indicateurs et de seuils propres au monde des opérateurs téléphoniques, Verizon a décidé de créer son propre éco-label énergétique.Ses fournisseurs devront respecter ses spécifications techniques dès le 1er janvier 2009. Verizon espère ainsi réduire, à terme, la consommation électrique de son infrastructure de 20%.
« Nous souhaitons réduire notre consommation d’énergie pour réduire nos coûts et jouer notre rôle citoyen » indique Mark Wegleitner, vice-président de Verizon. « Notre stratégie est d’impliquer nos fournisseurs en leur demandant de nous aider à atteindre nos objectifs de réductions de consommation et d’émission de CO2 » détaille-t-il.
L’éco-label de Verizon s’inspire du principe de notation d’Energy Star qui propose plusieurs niveaux – bronze, silver, gold – d’efficacité énergétique. L’opérateur propose aussi un dérivé du jeu de tests SPECpower_ssj2008 à ses fournisseurs pour qu’ils puissent auto-évaluer leurs matériels.
Verizon compte appliquer ces tests aux équipements optiques, aux commutateurs et routeurs, aux DSLAM, et bien entendu à ses datacenters et à l’ensemble alimentations électriques des matériels qu’il achète.
Cette annonce confirme la vision de Euan Davis (interview) pour qui ce sont les grands donneurs d’ordres qui vont faire avancer les fournisseurs au travers de politiques de sourcing de plus en plus strictes sur le plan écologique.
Reste à savoir si Verizon acceptera d’ouvrir sa politique de sourcing aux autres opérateurs afin d’accélérer le mouvement, ou s’il considère cette approche comme un avantage concurrentiel.
Verizon a déjà lancé d’autres initiatives « green IT » en interne. L’opérateur a par exemple déployé le logiciel NightWatchman sur 63.000 PC pour optimiser leur consommation électrique. Résultat ? 24% d’économie annuelle, soit 1,3 millions de dollars et 7.700 tonnes de CO2.
A quand les mêmes démarches chez Orange, Bouygues et SFR ?
Frédéric Bordage
Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.