Six portables et PC de bureau ”verts”
La consommation moyenne d’un PC de bureau et des équipements informatiques liés (imprimante, modem, etc.) représente 360 à 900 kilowatts par personne et par an, soit une facture électrique pouvant atteindre 200 euros par poste. Or, les 2/3 de cette consommation ont lieu sans que le matériel ne soit utilisé (ordinateur allumé sans personne devant). Et selon une récente enquête d’IBM, l’énergie est l’un des postes budgétaires des entreprises qui a le plus augmenté ces deux dernières années, loin devant les salaires et l’immobilier. Plus de 30 % des entreprises tentent donc de réduire la consommation électrique de leur système d’information. “Et ce qui est bon pour le budget de l’entreprise est bon pour planète”, rappelle François Mollard, vice président du marché PME d’IBM France.
Anticipant la demande, les constructeurs informatiques font des économies d’énergie et du respect de l’environnement leur nouveau cheval de bataille. De réels progrès ont eu lieu ces douze derniers mois. Cependant, vu le “greenwahsing” actuel, quelques repères s’imposent pour choisir judicieusement un nouveau matériel. Une unité centrale consomme de 100 à 300 watts / heure (Wh). Un écran cathodique entre 75 et 300 Wh contre seulement 25 à 100 Wh pour un écran plat. La puissance du microprocesseur influence elle aussi la consommation électrique. La plage de consommation s’échelonne entre 135 Wh pour les processeurs multi-coeurs destinés aux PC de bureau et 12 Wh pour les processeurs à faible consommation (“Low Voltage”) de dernière génération. Il est donc possible de diviser par cinq la consommation de l’écran et du microprocesseur en choisissant un matériel adapté.
Sur les PC de bureau (desktop), l’alimentation électrique constitue le principal gouffre énergétique. 40 % de la consommation électrique part en effet directement en chauffage. Le respect d’un label tel que Energy Star 4.0 ou 80 Plus (intégré à Energy Star 4.0) garantit un rendement énergétique de l’alimentation de 80 % minimum. Certains PC respectent donc désormais les éco-labels tels que Energy Star, TCO, Epeat, etc. Ce qui simplifie les achats. La dimension “verte” d’un PC ne se limite pas à sa consommation électrique, une conception écologique et la prise en compte de la valorisation des déchets est également importante. C’est pourquoi des éco-labels tels que Epeat, Blue Angel, et TCO agrègent les contraintes de performances énergétiques avec le respect de l’environnement.
A l’heure où j’écris cet article, 538 modèles de PC ont reçu le label “Epeat Bronze” indiquant qu’ils respectent les 23 critères obligatoires. Mais seulement 25 ordinateurs de bureau et 14 PC portables ont reçu le label Epeat “Or”. Ce sont ces derniers que nous vous présentons dans notre sélection.
X300 de Lenovo : haut de gamme
Ultra-portable haut de gamme de Lenovo, le X300 est aussi l’un des premiers PC à se conformer au label “or” d’Epeat. Il respecte la norme RoHS et repose sur une conception facilitant le recyclage. Sa faible consommation énergétique répond au label Energy Star 4.0. Pour consommer moins, le X300 utilise un processeur Intel Core 2 Duo SL7100 cadencé à 1,2 GHz. Gravé en 65 nm, ce processeur consommerait seulement 12 Wh (contre généralement 35 pour les processeurs destinés aux PC portables). Il utilise également un stockage SSD pour réduire encore plus sa consommation électrique.
– Type : ultra-portable
– Processeur : Intel Core 2 Duo SL7100 cadencé à 1,2 GHz
– Ecran : 13,3 pouces LED
– Alimentation : Energy Star 4.0 (80% de rendement énergétique)
– Consommation électrique / TPD : 12 watts
– Eco-labels et normes : RoHS, Epeat Gold
– Prix : à partir de 2 800 dollars
RP5700 d’HP : fleuron écologique
Commercialisé depuis un peu moins d’un an, le rp5700 est le fleuron écologique d’HP. Le cycle de vie de ce PC de bureau (desktop) est optimisé pour cinq ans. Il respecte les principales normes de consommation énergétiques et de conception : RoHS, WEEE, Epeat Gold (et donc Energy Star 4.0). Conformément au label 80Plus (intégré à Energy Star 4.0), le rendement de son alimentation électrique est supérieur à 80 %. Contrairement à la plupart des machines qui ne sont pas optimisées, son empreinte énergétique est assez faible (63 watts/heure) contre 135 Wh en général. En termes d’équipement, le RP5700 propose différents processeurs, jusqu’à 4 Go de RAM et des disques durs S-ATA. Les entreprises peuvent également choisir un système d’exploitation parmi Windows (XP / Vista) et FreeDOS.
– Type: station de bureau (desktop)
– Processeur : Intel Celeron 440, Core2 Duo E6400e, et Pentium Dual Core E2160
– Ecran : variable
– Alimentation : Energy Star 4.0 (80% de rendement énergétique)
– Consommation électrique / TPD : 63 Watts (max)
– Eco-labels : Epeat Gold, 80 Plus, Energy Star 4.0
– Prix : à partir de 699 dollars
Optiplex 740 de Dell : précurseur
Dell a été le premier à présenter un ordinateur portable – Latitude D630 – respectant les contraintes d’Epeat Or. Il réitère son engagement avec cette tour a reçu le label Or d’Epeat. Son logiciel de gestion de l’alimentation Dell Energy Smart permet d’obtenir une consommation énergétique jusqu’à 54 % inférieure à celle obtenue sur les systèmes n’utilisant pas cette technologie. Les blocs d’alimentation de dernière génération offrent une efficacité énergétique de 80%, supérieure de 10 à 12% par rapport aux modèles précédents. De plus, l’Optiplex 740 repose sur un processeur AMD qui embarque la technologie “Cool ‘n’ Quiet” 2.0 qui contribue à réduire la consommation d’énergie sans sacrifier les performances.
– Type: desktop
– Processeur : AMD Athlon 64 x2
– Ecran : livré sans écran
– Alimentation : 275 à 305 watts – conforme Energy Star 4.0 (80 % de rendement énergétique)
– Consommation électrique / TPD : nc
– Eco-labels : Epeat Gold, Energy Star 4.0
– Prix : à partir de 309 euros HT
Portégé R500 de Toshiba : dix heures d’autonomie
La réputation du Portégé R500 n’est plus a faire. Souvent récompensé, ce modèle est très économe en énergie (Energy Star 4.0), ce qui lui permet d’atteindre jusqu’à dix heures d’autonomie. Depuis l’été 2007, tous les notebooks Toshiba sont compatible Epeat, Energy Star 4.0 et RoHS. C’est le cas notamment du Portégé R400 et des Tecra M9 et A9.
– Type: laptop
– Ecran : 12,1 pouces LED
– Processeur : Intel Centrino Core2 Duo Ultra Low Voltage U7600 (1,2 GHz)
– Alimentation : Energy Star 4.0 (80% de rendement énergétique)
– Consommation électrique / TPD : inférieure à 35 watts/heure
– Eco-labels : Epeat Or, Energy Star 4.0, RoHS
– Prix : à partir de 1 600 euros
Linutop 2.0 de Linutop : poids plume
Basé sur une distribution Ubuntu retravaillée, Linutop 2.0 cible exclusivement les professionnels : écoles, hôtels, bibliothèques, grandes entreprises, etc. Déjà commercialisé dans 35 pays, il séduit par son poids plume (580 grammes), sa solidité (pas de pièces mobiles), son silence (0dB), et sa faible consommation d’énergie (8 Watts). A noter que son concurrent, le Zonbu, a reçu le label Epeat Or.
– Type : mini PC
– Processeur : AMD Geode LX800 (équivalent d’un Pentium III 800 MHz)
– Consommation électrique : 8 Watts
– Eco-labels / normes : RoHS
– Prix : à partir de 280 euros HT
Esprimo E5925 EPA de Fujistsu Siemens : consommation minimum
Fujitsu avait déjà présenté le modèle grand public Scaleo Li 2405 Green Edition recyclable à 90 % et consommant 20 à 30% d’énergie en moins qu’un PC traditionnel de même puissance. Le fabricant a décliné son concept aux PC de bureau destinés aux entreprises. Labellisé “Energy Star 4.0” comme seulement 20% des PC vendus actuellement, l’E5925 EPA consomme le strict minimum. Il n’a pas reçu le label américain Epeat Or, mais le très convoité Blue Angel.
– Type : desktop
– Processeur : jusqu’à Intel Core2 Quad9450
– Ecran : variable
– Alimentation : Energy Star 4.0 (80% de rendement énergétique)
– Consommation électrique / TDP : de 45 à 89 watts/heure et 1,8 Watt/heure en veille (E6850)
– Eco-labels : Blue Angel 2007, Energy Star 4.0
– Prix : à partir de 500 euros HT pour un E6850 (3GHz) + 2 Go RAM + 250 Go HDD.
Frédéric Bordage
Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.