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Jeux vidéo : Greenpeace épingle Sony, Microsoft et Nintendo

Dans le rapport « Playing Dirty » (PDF en anglais) publié mardi 20 mai, Greenpeace révèle que les consoles de jeux les plus populaires – la Nintendo Wii, la Playstation 3 Elite (PS3) de Sony, et la Xbox 360 de Microsoft – contiennent des substances chimiques dangereuses telles que le chlorure de polyvinyle (PVC), les phtalates, le béryllium et les retardateurs de flamme bromés.

Les résultats
Chacun à sa manière, ces trois constructeurs ont échoué au « greentest » élaboré par Greenpeace. Par exemple, des taux élevés de brome ont été découverts dans la composition des trois consoles, dont 13,8% pour la PS3 et 12,5 % pour la Wii. Certains composants de la Xbox 360 et de la PS3 contiennent des taux très élevés de phtalates, substances interdites dans la composition de jouets pour enfants vendus au sein de l’Union européenne. Un de ces phtalates, le DEHP, est connu pour perturber le développement sexuel des mammifères – humains compris – en particulier chez les individus mâles. L’utilisation d’un autre phtalate, le DINP, que Greenpeace a trouvé seulement dans la Xbox 360, est déjà strictement interdit dans les jouets destinés aux enfants, à partir du moment où ils peuvent les mettre dans leur bouche (2).

« Aujourd’hui, aussi bizarre que ça puisse paraître, les consoles de jeu ne sont pas considérées comme des jouets. Qu’elles le soient ou non, il est inadmissible qu’elles contiennent des substances chimiques dangereuses pour l’environnement et la santé humaine, déclare Zeina Al Hajj, de Greenpeace international. Les matériaux de substitution existent déjà, les fabricants peuvent dès aujourd’hui concevoir et produire des consoles plus respectueuses de l’environnement. »

Des consoles plus vertes : c’est possible dès aujourd’hui !
« Notre test démontre clairement qu’une console plus verte est possible, et les fabricants ont déjà réalisé des efforts, souligne Zeina Al Hajj. Notre test montre qu’ils ont déjà réduit – voire éliminé – l’usage de substances dangereuses dans certains composants dans leur console. » Ainsi dans les contacts électriques de la Wii, aucune trace d’alliage de béryllium, et l’utilisation de PVC et phtalates s’avère limitée. De même, la PS3 de Sony contient des cartes mères exempts de brome, et Microsoft a limité l’emploi de matériaux bromés dans la conception du boîtier de sa Xbox 360.

Le problème des déchets électroniques
Le marché des consoles de jeux a une des croissances les plus rapides dans l’électronique : plus de 60 millions de produits vendus en 2007, soit 14 % de plus qu’en 2006. Non seulement elles contiennent des produits chimiques dangereux, mais engendrent des masses considérables de déchets, dits « e-déchets ». Comme d’autres appareils électriques et électroniques, les consoles obsolètes se retrouvent le plus souvent sur des décharges publiques et/ou sont envoyées clandestinement vers des pays du Sud, l’Inde et la Chine en particulier, où fleurit le recyclage sauvage. Là-bas, des travailleurs s’intoxiquent et contaminent l’environnement en désossant sans aucune protection ces appareils, pour revendre les métaux précieux et les matières rares et réutiliser d’autres composants pour réparer du matériel d’occasion.

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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