Environnement : Apple hors la loi à cause d’une batterie
Chaque année, 800.000 tonnes de batteries automobiles, 190.000 tonnes d’accumulateurs industriels et 160.000 tonnes de piles portables grand public sont jetées à la poubelle. 59% des batteries portables sont collectées en Belgique, 55% en Suède, 44% en Autriche, 39% en Allemagne, 32% aux Pays-Bas, et… seulement 16% en France. Or, ces piles contiennent des métaux lourds (mercure, plomb et cadmium) nocifs pour l’environnement et la santé humaine.
Pour protéger la nature et les européens des substances toxiques que contiennent ces tonnes de batteries, le parlement européen a mis à jour la directive (91/157/EEC) de mars 1991 (Batteries Directive) avec la directive (2006/66/EC) de juillet 2006. Entrée en application le 26 septembre 2008, la nouvelle directive vise à garantir la collecte et le recyclage dans l’Union européenne de toutes les piles à la fin de leur vie utile et d’empêcher leur incinération et leur élimination.
La directive 2006/66/EC fixe des taux de collecte minimaux à atteindre pour chaque Etat membre – 25% en 2012 et 45% en 2016 – et des objectifs en terme de recyclage : 65% en poids pour les piles plomb-acide (recyclage du plomb le plus complet possible), de 75% pour les piles au nickel-cadmium (avec récupération de tout le cadmium) et de 50% du poids moyen des autres déchets de piles. D’autre part, les états membres devront installer des systèmes nationaux de collecte pour permettent aux consommateurs de retourner gratuitement leurs piles usagées.
Depuis septembre, les fabricants de matériel électronique sont également contraints de proposer des appareils qui permettent de retirer les batteries pour les collecter et recycler plus facilement.
Ce denier point est problématique pour de nombreux constructeurs, notamment Apple (ce n’est qu’un exemple, beaucoup d’autres fabricants sont touchés par cette directive). Les iPods (Touch, Nano, etc.) et iPhone ne donnent pas accès à leur batterie… Pas plus que le MacBook Air. Comme dans le cas de l’iSight qui ne respectait pas les normes RoHS, Apple devra s’adapter aux standards européens.
La directive n’a pas encore été transposée en droit français (le parlement est en retard…). Mais elle l’est déjà dans 7 états voisins. Les fabricants ne peuvent donc plus faire évoluer le texte de loi et ils devront s’adapter.