Déchets électroniques : un trafic mondial de 17 milliards d’euros
Selon une récente étude du Programme pour l’Environnement des Nations Unies (UNEP), 60 à 90 % des déchets électroniques sont revendus et / ou jetés illégalement par des trafiquants. Interpol estime qu’une tonne de déchet électroniques se négocie environ 500 dollars (438 euros) au marché noir. Avec une prévision de 41 à 75 millions de tonnes émises chaque année dès 2017, le montant du trafic est estimé entre 12 et 19 milliards de dollars, soit 10 à 17 milliards d’euros.
L’étude Crimes, Waste Risks: Gaps and Challenges In the Waste Sector rappelle que les déchets électroniques sont désormais la principale source de déchet dans le monde et également ceux dont la quantité croit le plus vite.
Alors que l’opinion publique peine à prendre conscience du phénomène, « nous devons faire face à un véritable tsunami de déchets électroniques qui déferle sur le monde » a indiqué Achim Steiner, directeur exécutif de l’UNEP lors de la présentation de l’étude mi mai.
Un marché légal de 410 milliards de dollars
Selon l’Unep, en plus du renforcement de l’arsenal juridique pour lutter contre ce fléau, le monde doit prendre conscience que la gestion des déchets représente un potentiel d’affaires annuel de 410 milliards de dollars (360 milliards d’euros). De quoi créer des millions d’emplois partout dans le monde, et surtout à la source de ces déchets : l’Amérique du Nord et l’Europe. Car c’est bien en France, en Europe et en Amérique du Nord qu’il faut régler le problème.
Pour rappel, l’exportation des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) est interdite en Europe car ses pays membres ont signé la convention de Bâle. Or, les Etats-Unis et l’Europe exportent massivement leurs déchets vers l’Afrique (Ghana, Nigeria, Côte d’Ivoire, République Démocratique du Congo) et l’Asie (Chine, Inde, Pakistan, Bangladesh, Vietnam) qui sont entrain de devenir les poubelles électroniques du monde.
A quand le développement d’une économie du réemploi en France ?
Qu’attendent donc les pouvoirs publics français pour réagir ? De nombreux amendements ont été proposés dans le cadre de la loi « consommation » pour favoriser l’allongement de la durée de vie des équipements ainsi que l’essor d’un marché de l’occasion soutenu par la remise en état des équipements par les acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS). Droite et gauche ont rejeté ces amendements !
La COP21 qui aura lieu à la fin de l’année doit être l’occasion de montrer des actions concrètes : chiche !
Sources : GreenIT.fr et communiqué de l’UNEP.