Les 6 maux des smart grid qu’il faudra surmonter
Le cabinet PriceWaterHouseCoopers a analysé les problématiques rencontrées lors du déploiement et de l’utilisation des smart grid aux États-Unis. Cette analyse est issue du retour d’expérience de projets dans 33 états où plus de 1000 compteurs intelligents sont installés chaque jour. Le but de ce rapport est de déduire des axes d’amélioration pour les futurs développements. Les États-Unis, par la diversités des fournisseurs d’énergie ainsi que par des niveaux différents de préparation des consommateurs, est un laboratoire intéressant pour l’étude des smart grid. En voici un résumé.
Un coût de déploiement non maitrisé
Le coût de déploiement des smart grid augmente au fur et à mesure et est pour l’instant difficilement estimable. Les technologies évaluées à petite échelle mais non mature pour des déploiements à grande échelle est une cause importante de surcout. La preuve de ce coût non maîtrisé : la plupart des projets pilotes ont dépassé les budgets estimés. Un des premier retour d’expérience est d’effectuer des déploiements progressifs. Ceci permet d’une part de mieux maîtriser les couts et d’autre part de tirer des conclusions pour les futurs projets.
Une implication des consommateurs obligatoires
Le concept des smart grid ne marchera que si le consommateur est sensibilisé aux technologies, aux fonctionnements et aux retours sur investissement à long terme. Ceci nécessitera des campagnes de sensibilisation à grande échelle et l’implication de l’utilisateur très tôt dans le déploiement des smart grid. Le marché de l’énergie qui était jusqu’à présent centré sur la production va devoir se recentrer sur le consommateur. De plus l’augmentation des données temps réelles ira de paire avec une demande croissante d’implication des jeunes consommateurs habitués aux nouvelles technologies. La marché de l’énergie devra s’adapter comme l’ont fait les banques et les telecoms.
Le risque associé est d’une part que le consommateur ne comprenne pas la facture et les gains des smart grid et d’autre part qu’il ne s’implique pas dans l’action. Les gains économiques et environnementaux ne seront pas alors au rendez-vous et donc le succès des smart grid non plus.
Gains difficilement prédictibles
Les gains des smart grid sont difficilement estimables compte tenu de nombreux paramètres non maîtrisés. Tout d’abord le coût des matériels qui pourront fluctuer en fonction de la technologie et de la conception. Ensuite la complexité du déploiement comme vu dans le premier point, ce qui n’apportera pas les gains envisagés. Puis finalement le comportements du consommateur qui en fonction de la sensibilisation et de son implication peut fluctuer. Peu de smart grid pilote ont su pour l’instant atteindre les gains estimées.
Gestion de l’énorme quantité d’information.
Les smart grid vont créer une quantité importante de données numériques : données des compteurs intelligents, production des sources d’énergie… Ce nombre de données sera d’autant plus important que les données seront transmises en temps réel. Les systèmes d’information devront donc être dimensionnés pour assurer ces traitements et cela aura un coût (Le nombre d’informations gérées par les fournisseurs d’énergie sera multiplié jusqu’à 10 000 fois)
Il faudra de plus faire cohabiter différents niveaux d’information, un niveau assez fin pour que l’utilisateur ai conscience de son action et d’autres niveaux moins fins pour analyser le comportement d’un réseau de distribution. Qui traitera alors ces différents niveaux d’information ? Le fournisseurs d’énergie, des sociétés externes, les villes… . Sans des traitements bien gérés, les données des smart grid seront mal utilisées et l’utilisateur n’aura aucun bénéfice (ou ne le ressentira pas assez).
Partenariats compliqués
Les smart grids vont faire apparaître des intervenants supplémentaires par rapport aux seuls fournisseurs d’énergies. Il faut voir les smart grid comme plusieurs sous-systèmes gérés par des intervenants qui ne seront pas forcément des fournisseurs classiques d’énergie. Des fermes d’éoliennes aux villes intelligentes en passants par des parcs informatiques de gestion, tous gèreront un sous-système. Cet ensemble de sous-système sera intégré et géré par le fournisseur d’énergie.
Des alliances et des partenariats devront alors se créer afin de rendre cohérent cet ensemble. Ceci permettra de partager les expériences et les erreurs, de standardiser les données, de réduire les couts…
Mais la multiplicité de ces intervenants et les intérêts économiques différents (entre autre) rendra ces partenariats compliqués.
Protection contre la cyber-criminalité
L’intelligence du réseau amène des risques d’attaque et de piratage. Les points d’accès sont plus nombreux et les liens entre réseaux de même. Les risques sont alors importants : les pirates pourront plus facilement accéder à des données d’infrastructures critiques comme des centrales de production (nucléaire entre autre) ou à l’opposer pirater les compteurs des utilisateurs ou de société entières pour couper par exemple la source d’énergie. Les pertes seront encore plus importantes qu’une attaque sur un simple réseau électrique.
La solution : appliquer une politique de sécurité dédiée aux smart grid, et cela du simple compteur jusqu’aux producteurs d’énergies.