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Internet mobile : la 4G est-elle une abomination énergétique ?

[Edit 09/2021:

Les rapports issus de l’étude de l’université de Columbia ne concernent que la consommation électrique des smartphones. Ils ne peuvent pas être utilisés sur un service complet car ne prennent pas en compte la partie infrastructure.

De plus, cette étude est désormais obsolète. De nouvelles données publiques à travers des travaux en cours côté ARCEP et ADEME avec l’aide de NegaOctet permettront de mieux comparer les impacts des services en fonction des implémentations.]

En proposant un très haut débit en situation de mobilité, la 4G a modifié nos usages numériques. Il suffit de prendre les transports en commun (train, métro, bus, etc.) régulièrement pour constater que presque tout le monde a remplacé les livres par des usages connectés, via son smartphone.

La 4G est un véritable succès commercial puisque le trafic « data » (données mobiles) augmente bien plus rapidement que le nombre d’utilisateurs : 45 % de croissance de la bande passante consommée contre 6 à 7 % de croissance annuelle du nombre d’abonné, estime l’ITU [1].

Cependant, la performance (débit) qui fait le succès de la 4G a un coût. Selon une étude de l’université de Columbia (USA), comparé à une connexion Wi-Fi, à bande passante consommée identique, l’échange de données avec ces protocoles mobiles avancés consomme :

  • 3G : 15 fois plus d’énergie qu’en Wi-Fi ;
  • 4G : 23 fois plus d’énergie qu’en Wi-Fi.

Pas difficile d’augmenter les débits mobiles avec une telle gabegie énergétique !

La question de l’usage raisonnable

Ce qui nous amène à la question de l’usage. Si le confort apporté par la 4G dans de nombreux domaines (services de première urgence, professionnels nomades, etc.) est indéniable et souvent justifié, l’utilisation qui en est faite par la majorité des utilisateurs peut paraître déraisonnable.

Les statistiques montrent que l’internet sert surtout à regarder des vidéos et à se connecter aux réseaux sociaux. Pour rappel, en 2012, 57 % du trafic internet était de la vidéo, et il devrait passer à 69 % en 2017.

La question de l’usage est d’autant plus prégnante que les opérateurs se différentient en augmentant progressivement la taille des forfaits « données mobiles ». Au point qu’il sera bientôt possible de se connecter en 4G presque sans limite à n’importe quel type de contenu.

[1] https://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Documents/publications/mis2014/MIS2014_without_Annex_4.pdf
[2] http://www.cs.columbia.edu/~lierranli/coms6998-7Spring2014/papers/rrclte_mobisys2012.pdf

Sources : GreenIT.fr, https://fr.wikipedia.org/wiki/4G, https://fr.wikipedia.org/wiki/Asymmetric_digital_subscriber_line, http://lehollandaisvolant.net/?d=2013/12/22/16/23/20-g-h-3g-4g-h-e-a-quoi-correspondent-les-lettres-sur-les-reseaux-mobile, http://www.zdnet.fr/actualites/4g-monitor-orange-double-free-en-janvier-bouyguestel-toujours-devant-39814836.htm,

Thomas Lemaire