E-commerce : plus vertueux que le commerce traditionnel ?
Alors que les fêtes de fin d’années battent leur plein et que vous êtes nombreux à avoir acheté en ligne, nous vous proposons une revue critique du commerce électronique.
Retour sir le 15ème colloque de l’Association Information et Management (AIM) dont le thème de cette année était « Systèmes d’Information et Développement Durable : regards croisés et contributions ».
Thème du jour, très à propos pendant cette période d’achat de cadeaux de Noël : « E-COMMERCE ET DEVELOPPEMENT DURABLE : éléments du débat concernant la logistique » de Gilles Marouseau.
Sachant que la croissance française actuelle du e-commerce est de l’ordre de 30%, il est intéressant de connaitre les aspects positifs ou négatifs de la logistique du e-commerce. Est-ce que les technologies d’information peuvent aider à aller dans le sens du développement durable ?
Dans le commerce B-to-B, Internet n’est utilisé que comme canal de vente, la distribution traditionnelle étant encore de mise. A contrario, la (r)évolution des ventes en B-to-C réside dans la conjugaison d’un nouveau canal de vente et d’un nouveau canal de distribution (car, le plus souvent, le client ne se déplace plus jusqu’au magasin grâce à une livraison à domicile). C’est donc en B-to-C que le levier environnemental est le plus important.
En commerce traditionnel, le client va à la marchandise alors que dans le commerce électronique, c’est l’inverse : la marchandise va vers le client. Pour ce faire la logistique en e-commerce doit assurer un haut niveau de service, être commode pour les clients tout en maîtrisant les coûts. Une solution est de massifier les flux de telle sorte qu’il soit possible de reporter le transport routier de marchandises sur d’autres modes en privilégiant des transports alternatifs. Elle n’est pas la seule piste : la livraison, l’entreposage et le système d’information sont aussi des pistes d’amélioration.
Attention : si le transport représente 150 millions de tonnes de CO2 sur un total de 381 pour le territoire français en 2006, sa mise en accusation est peut-être trop rapide. En effet, en France, la consommation d’énergie dans le secteur des transports a évolué de concert avec le PIB puis, à partir de 1999, cette consommation stagne alors que le PIB continue de progresser. Ce paradoxe s’explique principalement par une baisse prononcée des consommations moyennes des véhicules et par un meilleur respect des limitations de vitesse et une éco-conduite.
Une livraison maîtrisée est économe du point de vue environnemental et financière. Pour cela elle doit respecter trois conditions qui reposent sur des systèmes d’information interconnectés entre les différents intermédiaires :
– “Aucune livraison non livrée” : actuellement, une livraison à domicile sur trois échoue du fait de l’absence du client
– “Tout en une livraison” : développer des solutions de mutualisation de livraison à domicile pour éviter de déranger plusieurs fois le client
– “Développement des points de retrait” : si possible uniques afin d’optimiser l’ensemble des déplacements mais la livraison hors domicile demande à être optimisée aussi.
Selon différentes études, le commerce électronique a des effets environnementaux positifs immédiats malgré l’usage plus important du fret aérien. Ces études reposent en générale sur les hypothèses suivantes :
– moins d’emballage
– absence d’invendus
– entreposage de produits frais en entrepôts = meilleur rendement de réfrigération
– diminution des déplacements des clients
– véhicule « propres » pour livrer
Voici un tableau récapitulatif de nombreuses études :
Article déjà écrit sur www.greenit.fr : https://www.greenit.fr/article/acteurs/achats-en-ligne-un-bilan-co2-contraste