Catégorie : Bonnes Pratiques

Salon virtuel : une alternative écologique ?

L’organisation d’un salon engendre des impacts environnementaux importants. Si on prend en compte le cycle de vie complet d’un événement, il s’agit tout d’abord de la construction du lieu d’exposition, de son chauffage / climatisation et de son éclairage. Les déplacements du personnel et des visiteurs constituent le second poste de nuisances, essentiellement des émissions de gaz à effet de serre (GES). Sans oublier l’impression de la documentation, la construction des stands des exposants (souvent à usage unique), les déchets qui résultent de l’organisation, etc.

Pour réduire l’impact environnemental des évènements, plusieurs salons virtuels se sont développés sur le web. Le principe est simple : le site web est organisé comme un salon physique. On y retrouve les stands des annonceurs, des cycles de conférence, etc.

Selon Key4IT, un des spécialiste français du domaine, un salon virtuel réduit de 160 tonnes par mois les émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à un salon physique. Les principaux facteurs d’émission, mesurés dans le cadre des salons Planète Durable, sont les suivants :
– 2,6 tonnes de GES par tranche de 1000 visiteurs,
– 0,85 tonne de GES par exposant,
– 16 tonnes de GES par tranche de 1000 m2 de surface d’exposition.

En prenant en compte les volumétries de Key4IT, – 4 000 visiteurs par mois, 100 exposants répartis sur 4 000 m2 virtuels – on obtient une moyenne de 160 tonnes d’émission de GES économisées par mois. Cette estimation ne prend pas en compte la construction des bâtiments, elle est donc sous-estimée.

Il reste ensuite à matérialiser les nuisances environnementales liées à l’infrastructure informatique permettant de créer et accéder au salon virtuel. Cette infrastructure comprend essentiellement les serveurs de Key4IT, les ordinateurs utilisés par les exposants et les visiteurs pour se rendre sur le salon virtuel, et le réseau qui relie tous ces équipements.

En s’appuyant sur la dernière étude de l’Ademe, Key4IT estime les émissions mensuelles liées aux visiteurs à 480 kg d’équivalent CO2 et celles des serveurs à 1 tonne d’équivalent CO2 par mois.

On a donc au total, chaque mois :
– émissions salon physique : 160 tonnes équivalent CO2,
– émissions salon virtuel : 1,5 tonnes équivalent CO2.
soit un rapport de 1 à 100 entre les deux formats de manifestation.

Il ne s’agit pour l’instant que d’un ordre de grandeur. N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques, en commentaire, pour affiner.

En dehors des aspects environnementaux, le concept de salon virtuel améliore également les dimensions sociales (gain de temps, moins de déplacements et de fatigue associée) et économiques.

Un stand sur un salon virtuel permanent coûte 4 fois moins cher qu’un salon physique. Un stand sur Key4IT coûte en moyenne 5 000 euros par an, quand un stand sur un salon physique durant 3 jours coûte en moyenne 20 000 euros. Outre le rapport strictement monétaire entre un salon virtuel et un salon physique (de 1 à 4), il convient de prendre en compte la durée d’exposition (3 jours en moyenne sur un salon physique, 1 an minimum sur Key4IT) et donc les gains en termes de visibilité, que l’on ne peut pas calculer pour l’instant.

Merci à Key4IT de s’être prêté à un réel échange pour construire cette article.

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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