Les tendances Green IT en 2012
Que va-t-il se passer en 2012 sur le marché du Green IT ? Quels sont les projets prioritaires des entreprises ? Quelles sont les tendances de 2011 qui vont se confirmer ? Verrons-nous apparaître de nouvelles technologies ? Voici un décryptage des tendances majeures du Green IT en 2012.
Premier constat, on parle moins du Green IT dans les médias. Et c’est bon signe ! Cela signifie que le marché arrive à maturité. L’offre de prestations et de solutions – matériels et logiciels – se développe rapidement. Mais, bien plus importants, les organisations – entreprises, administrations et collectivités – s’emparent sérieusement du sujet.
Formation Green IT
Le nombre de professionnels de l’informatique formés au Green IT a plus que doublé en 3 ans*. L’accélération a été très nette au second semestre 2011. La crise pousse les entreprises à réaliser des économies. Comme elles sont aussi plus sensibles aux problématiques environnementales et sociales, les directions informatiques font d’une pierre deux coups en formant leur personnel aux bonnes pratiques du Green IT. D’ici 2 ans, l’ensemble des (encore trop rares) formations Green IT seront harmonisées à l’échelle de l’Union Européenne. Et les programmes de formation initiale étofferont leur contenu Green IT. Consultez notre rubrique formation.
Audit Green IT et énergétique
Les DSI disposent de peu de temps pour suivre leurs projets liés au développement durable. Et même en formant leurs collaborateurs, elles manquent encore cruellement d’expertise. Pour mettre le pied à l’étrier, elles commencent par réaliser deux types d’audit : des audits énergétiques pour mesurer le potentiel d’économies en éteignant leurs postes de travail, et des audit plus complets qui portent à la fois sur la maturité de leur démarche et sur leurs performances au niveau des différents sujets clés du Green IT : impression, postes de travail, salle ou centre informatique, etc. Grâce à ce référentiel, elles identifient les domaines dans lesquels elles peuvent s’améliorer et mesurent ces progrès dans le temps. Négligé jusqu’à présent, l’audit Green IT (englobant un audit énergétique) va se généraliser en 2012, à mesure que les DSI industrialisent leur démarche développement durable. D’ici 12 mois, les entreprises françaises disposeront d’indicateurs normalisés. Ces indicateurs deviendront certainement des standards internationaux d’ici 3 ans. En 2012, les audits Green IT vont se généraliser.
Achats IT responsables
Depuis plusieurs années, les acheteurs informatiques intègrent des critères environnementaux et sociaux à leurs appels d’offre. Jusqu’à présent, ces critères n’avait pas de poids, ou un poids minime comparé au prix et aux caractéristiques techniques. En 2011, les organisations ont augmenté le poids des critères développements durables. Ils atteignent désormais, en moyenne, 10 % de la notation. Au rythme actuel, ce critère atteindra 20 % d’ici 3 ans, notamment du fait de la forte augmentation du coût du kWh électrique en France et d’une plus forte pression réglementaire (DEEE, carbone, etc.).
Bilan carbone des systèmes d’information
L’entrée en application du Grenelle II (notamment l’obligation d’un Bilan Carbone pour les entreprises de plus de 500 salariés) et l’arrivée de la taxe carbone européenne au premier semestre 2013, vont pousser les DSI à mesurer l’empreinte carbone de leur système d’information. En France, l’ADEME publiera d’ici quelques semaines un guide pour aider les DSI à mesurer précisément leur empreinte carbone et identifier les domaines de progrès. D’ici 3 ans, la majorité des grandes entreprises françaises auront réalisé une évaluation des émissions de gaz à effet de serre de leur système d’information. Et elles auront des surprises ! Par exemple, dans les organisations qui recourent massivement à des prestations externes, les déplacements des prestataires constituent souvent l’essentiel des émissions de gaz à effet de serre.
éco-conception logicielle
Emergente, l’éco-conception des logiciels est une tendance profonde de l’industrie informatique. La raison est simple : on ne peut pas réduire significativement l’empreinte écologique d’un système d’information sans travailler sur la couche logicielle puisque c’est elle qui dimensionne l’infrastructure matérielle et impose le rythme de renouvellement des équipements. Cet effort porte sur deux étapes clés :
– la conception et l’écriture du logiciel,
– son utilisation raisonnée et une gestion rigoureuse de la fin de vie (avec notamment des procédures de désinstallation).
En 2011, les organisations utilisatrices n’avaient pas encore conscience des enjeux et des bénéfices potentiels. Mais les projets d’optimisation de la couche applicative vont donc se multiplier en 2012.
Physicalisation
Du côté des équipements, la physicalisation des serveurs sera un sujet chaud en 2012. Après la multiplication des cœurs au sein des puces, les fabricants de microprocesseurs et de serveurs ont initié une nouvelle approche en 2011 : concentrer un maximum de processeurs basse consommation dans une baie. L’objectif est d’obtenir un niveau de granularité plus fin qu’avec la virtualisation, permettant d’allumer et d’éteindre les processeurs au sein de la baie. Même si elle n’est pas adaptée à toutes les problématiques, la physicalisation sera à coup sûr une tendance importante en 2012 sur le marché du Green IT.
Virtualisation des téléphones
Pour accompagner l’engouement des DSI pour le modèle BYOD (Bring Your Own Device), les spécialiste de la virtualisation tels que VMware commencent à proposer des hyperviseurs permettant d’exécuter deux téléphones portables sur un seul terminal mobile. En permettant aux collaborateurs de l’entreprise de n’utiliser qu’un seul mobile plutôt que 2 ou 3, cette démarche va réduire l’empreinte écologique liée aux terminaux mobiles.
Consolidation des équipements d’impression
Initiée il y a déjà plus de 5 ans, cette démarche qui vise à éliminer les imprimantes individuelles au profit de multifonctions départementales continuera à connaître un fort engouement au sein des DSI. Elle permet en effet de réduire de 20 à 40 % le budget impression tout en réduisant presque d’autant l’empreinte carbone associée.
Nous avons oublié des tendances importantes qui apparaitront ou se confirmeront en 2012 ? Ajoutez-les en commentaires !
* sur la base d’un échantillon représentatif de 150 professionnels de l’informatique formés en France et en Suisse entre début 2009 et fin 2011.