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Green IT : tendances 2015

Que va-t-il se passer en 2015 sur le marché du Green IT ? Quels sont les projets prioritaires des entreprises ? Quelles sont les tendances des années précédentes qui vont se confirmer et celles qui vont s’infirmer ? Voici un décryptage des tendances majeures du Green IT en 2015.

Le green IT soluble dans l’IT
L’année dernière, nous écrivions que le Green IT est soluble dans l’IT. Cette tendance va encore se renforcer cette année. En effet, la majorité des patrons de PME et des directeurs informatiques de grands groupes considèrent désormais comme sain et de bon sens d’optimiser l’utilisation des ressources informatiques. Comme pour l’open source, toutes les entreprises font désormais du Green IT. Mais peu structurent la démarche. Elles passent ainsi à côté des principaux leviers en se contentant des quick wins, notamment les économies d’énergie à nouveau médiatisées par le débat sur la transition énergétique.

Un second cycle démarre
Les efforts pour allonger la durée de vie des équipements et réaliser des économies d’énergie ont payé. Entre 2007 et 2014, la durée de vie moyenne d’un poste de travail a doublé, passant de 2,5 à 5 ans. La consommation électrique des postes de travail a chuté elle aussi, passant de plus de 300 kWh par an à environ 150 kWh. Les raisons sont multiples : remplacement des ordinateurs de bureau par des ordinateurs portables, progrès des fabricants, plus grande sensibilité des utilisateurs, effort de sensibilisation, etc. Un premier cycle d’optimisation qui a porté sur les quick wins s’achève. Désormais, pour réduire l’empreinte économique et environnementale de leur système d’information, les entreprises vont devoir s’attaquer à d’autres dossiers. Un second cycle commence donc, avec de nouveaux chantiers en perspective : reconditionnement des équipements, écoconception logicielle, empreinte eau, innovation numérique durable, etc.

Du green IT à l’éco-conception
Autre tendance qui s’est nettement confirmée en 2014, et se renforcera encore en 2015 : le Green IT rencontre l’IT for Green. Les responsables informatiques sont de plus en plus challengés par les directions générales et les chefs de produits, avec l’appui des responsables développement durable, pour contribuer à améliorer la performance environnementale et sociale de l’entreprise, de ses produits et de ses services. Dans une économie tertiaire qui se digitalise, les produits sont de plus en plus remplacés par des services en ligne. On peut penser par exemple à la lettre recommandée en ligne et à la télérelève des compteurs (électricité, gaz, eau, etc.). Les grandes entreprises privées et publiques seront donc de plus en plus nombreuses en 2015 à éco-concevoir leurs services numériques. Ce fut par exemple le cas en 2014 de La Poste et de l’hébergeur Telehouse.

Place à l’innovation numérique durable
Le prolongement de cette tendance est la généralisation des démarches d’innovation numérique durable. L’informatique cède sa place au numérique au sens large : objets connectés, capteurs, compteurs intelligents, puces RFID, applications mobiles, etc. Et ce numérique est de plus en plus utilisé comme un levier pour innover tout en améliorant la performance environnementale et sociale d’un produit et / ou d’un service. Pour reprendre un exemple cité plus haut, la lettre recommandée en ligne fait gagner du temps, facilite la vie de personne en situation de handicap moteur, tout en réduisant l’empreinte environnementale globale du service rendu. Bref, ça va plus vite et ça rend plus service tout en impactant moins la planète. Les DSI doivent s’emparer de ce sujet pour être force de proposition et ne pas restés dans une posture attentiste.

Les objets connectés dégradent (ou pas) le bilan environnemental global
La mode des objets connectés et l’explosion des étiquettes RFID va se traduire par une explosion du nombre de puces informatiques et autres capteurs. Dans certaines situations précises ces outils permettent de réduire efficacement les impacts environnementaux. Mais, la plupart du temps, leur usage dégrade le bilan environnemental global. Nous devrions donc assister à un effet rebond (paradoxe de Jevons).

La standardisation se poursuit… à reculons
Les entreprises cherchent toujours des indicateurs techniques pour auditer leur système d’information, créer une stratégie Green IT et la piloter dans le temps. L’année 2014 a été décevante sur ce sujet puisque à part le PUE (Power Usage Effectiveness) qui sera un standard dans que quelques semaines, aucun autre indicateur n’a été standardisé. Cette année, nous pourrions donc voir apparaître des tentatives de standardisation locales.

L’écoconception logicielle, nouvelle gisement d’économies
L’éco-conception des logiciels s’est imposée en 2014 comme le nouveau sujet phare des grandes entreprises privés et publiques qui s’intéressent de près au Green IT. De nombreux projets ont été lancés en 2014. Cette année, nous devrions entendre parler des premiers retours d’expérience en France. L’écoconception logicielle intéresse les entreprises car elle a un impact important sur tous les dossiers Green IT. Elle est donc complémentaire des démarches traditionnelles pour réduire la consommation d’énergie et les volumes d’impressions, pour allonger de la durée de vie active des équipements, pour réduire l’infrastructure serveur, etc.

Source : GreenIT.fr

Frédéric Bordage

Expert en green IT, sobriété numérique, numérique responsable, écoconception et slow.tech, j'ai créé le collectif Green IT en 2004. Je conseille des organisations privées et publiques, et anime GreenIT.fr, le Collectif Conception Numérique Responsable (@CNumR) et le Club Green IT.

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